(Québec) Éric Duhaime va subir dimanche son premier vote de confiance à titre de chef du Parti conservateur du Québec à l’occasion du congrès de sa formation politique. Bien que d’anciens candidats maintiennent leur appui envers le chef, on tente du même souffle de baisser les attentes sur le score qu’il pourrait obtenir.

L’ancien candidat dans Beauce-Sud, Jonathan Poulin, affirme qu’il y a des critiques à l’interne sur le leadership de M. Duhaime. « Je sens qu’il y a du mécontentement », a-t-il dit à La Presse Canadienne lors du congrès à Lévis, sur la rive sud de Québec.

Selon lui, le chef dirige trop le parti en solitaire. Malgré cela, M. Poulin pense qu’Éric Duhaime est encore l’homme de la situation, du moins pour l’instant.

« M. Duhaime a encore mon appui, mais j’espère qu’il va écouter les doléances qu’on lui fait, car elles sont sérieuses et s’il ne les écoute pas, il ne pourra pas se plaindre si des membres demandent son départ ou ne lui donnent pas leur confiance », explique-t-il.

L’ancien candidat dans Beauce-Nord, Olivier Dumais, est plus optimiste. « Je pense que le vote de confiance va être bon, très bon », assure-t-il.

Mais qu’est-ce qu’un bon score ? M. Dumais hésite avant de répondre. « C’est une excellente question […] Moi je pense qu’en haut de 70 %, 80 %… en haut de 80 %, je pense que ça va être très bon », lâche-t-il finalement.

En mai, le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a obtenu un score de 98,6 %. Deux mois plus tôt, le chef du Parti québécois (PQ), Paul St-Pierre Plamondon, avait atteint 98,5 %.

Samedi, le chef conservateur n’a pas voulu s’avancer sur ce qu’il ferait s’il obtenait un score très faible. « Je vais laisser les membres voter », a-t-il dit.

En conférence de presse à Québec, vendredi, Éric Duhaime a dit ne pas s’attendre à un résultat stratosphérique comme celui du premier ministre. Il pense plutôt obtenir un score « correct ».

Une source conservatrice estime que le score du chef pourrait se situer entre 75 et 85 %. En 2005, Bernard Landry avait claqué la porte du PQ, humilié par un score de 76 %.

L’ancienne députée conservatrice, Claire Samson, estime pour sa part qu’Éric Duhaime pourrait obtenir autour de 85 % d’appui. « Je pense que le parti avance dans la bonne direction », soutient-elle.

Copernic et Galilée

Le controversé professeur de l’Université Laval Patrick Provost est venu faire un discours lors du congrès pour défendre la liberté d’expression. Il a été accueilli par des cris et des applaudissements de la part de militants conservateurs.

Patrick Provost a été suspendu à plusieurs reprises par l’Université Laval en raison de ses propos contre les vaccins à ARN Messager utilisé durant la pandémie de COVID-19.

« Si ça n’avait pas été de Copernic et de Galilée et l’expression de leur opinion dissidente, eh bien de nos jours, on croirait encore que la terre est au centre du système solaire. Donc, je pense que c’est important d’entendre et d’écouter les opinions dissidentes », a-t-il lancé.

À la fin de son discours, le chef Éric Duhaime lui a remis un porte-voix symbolique. « Je veux lui donner quelque chose pour que sa voix porte […] Bâillonner, censurer les gens c’est dans une société anti-démocratique », a-t-il affirmé.

Samedi, les membres du PCQ ont adopté plusieurs propositions, dont une en appui à un mode de scrutin proportionnel et une autre pour abolir de manière graduelle les subventions et les aides aux entreprises.

Le nom officiel du PCQ est : « Parti conservateur du Québec—Équipe Éric Duhaime ». Le chef a proposé que soit retirée la dernière partie. « Je pense que le parti, ce n’est pas le parti d’un seul homme, c’est le parti des militants », a-t-il dit comme argument. La proposition a été adoptée à 98 %.