La ministre Geneviève Guilbault se moque de la population quand elle affirme que l’expertise en transport collectif manque au gouvernement, estime le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. Selon lui, c’est à elle que revient le blâme dans le dossier du tramway.

« Ce qui est arrivé avec le tramway, c’est que le bureau de projet de Québec est arrivé avec un projet détaillé, puis la CAQ a fait dérailler le projet. Par son incompétence [la ministre] a retiré le dossier et s’est mise à crayonner elle-même les stations de tramway, ce qui a encouru des délais qui nous coûtent une fortune en raison de l’inflation », a martelé mardi M. Plamondon lors d’une mêlée de presse.

Pour le chef du PQ, le gouvernement « essaie de nous faire croire que c’est la faute du MTQ, que c’est la faute des fonctionnaires », alors qu’il « s’agit bel et bien ici de l’incompétence de la ministre et de son gouvernement ».

M. Plamondon réagissait ainsi à une entrevue qu’a accordée Mme Guilbault à La Presse, où elle soutient que le ministère des Transports est moins bon pour développer des projets de transport collectif que pour concevoir des routes.

L’expertise, selon elle, se trouve plutôt chez CDPQ Infra, un acteur au cœur du projet d’agence des transports censé réduire les délais et les coûts qui sera présenté au début de l’année prochaine.

« Au Ministère, ils ont toujours fait des routes et ils ont l’expertise là-dedans », avait indiqué Geneviève Guilbault, avant d’ajouter peu après que pour le transport collectif, « la fine connaissance pour faire ce genre de projet, au gouvernement, elle n’est pas suffisante actuellement ».

Un mandat risqué ?

Entre les lignes, on comprend aisément que le rôle de la Caisse serait donc intimement lié à la future agence que prépare le gouvernement. Déjà, en plus du Réseau express métropolitain (REM) à Montréal, la filiale de la Caisse de dépôt vient de recevoir deux mandats de taille à Québec : proposer un scénario de système de transport structurant, le projet de tramway ayant été mis sur la glace, et un autre pour le troisième lien.

Paul St-Pierre Plamondon, de son côté, déplore que la décision de confier deux projets si importants à CDPQ Infra soit insensée, mais surtout risquée.

« C’est comme si on n’avait pas fait plusieurs études, comme si on n’avait pas investi des centaines de millions de dollars dans des études pour des projets qui n’ont pas lieu. […] La Caisse, elle, ce qu’elle veut, c’est la rentabilité des projets et non pas l’amélioration des transports », a-t-il dit.

Lundi, le cabinet de la ministre Guilbault avait assuré que CDPQ Infra pourrait compter sur les nombreuses études commandées par le gouvernement à propos du troisième lien. Québec a déjà payé au moins 59 millions pour des analyses en tous genres.

« C’est vraiment rire des gens, là. […] Ce n’est pas sérieux. C’est de l’incompétence de la CAQ en matière de transport qu’il est question ici, rien à voir avec le ministère », a encore persisté le chef péquiste.