(Québec) La nouvelle co-porte-parole de Québec solidaire (QS), Émilise Lessard-Therrien, compte se consacrer à temps plein à son nouveau rôle. Pour ce faire, elle recevra un salaire de la permanence du parti.

« C’est une fonction qui est super temps plein, c’est pour cela qu’il va y avoir une rémunération qui va être rattachée à ça », a-t-elle expliqué en entrevue avec La Presse Canadienne au lendemain de son élection.

Les modalités de sa rémunération n’ont pas encore été établies, mais Émilise Lessard-Therrien a indiqué qu’elle demandera moins que l’équivalent d’un salaire de base de député – fixé à environ 130 000 $ par année.

« Je n’ai pas pris leurs arguments personnels »

L’ancienne députée solidaire de Rouyn-Noranda–Témiscamingue succède à Manon Massé après une course très serrée : seulement trois voix la séparaient de sa plus proche rivale Ruba Ghazal.

Durant la course, Émilise Lessard-Therrien avait été la cible d’attaques bien senties de ses adversaires. Christine Labrie avait laissé entendre qu’elle serait la meilleure porte-parole, car elle était parvenue à conserver son siège en 2022.

La semaine dernière, Radio-Canada révélait que l’argumentaire de fin de course de Ruba Ghazal visait particulièrement Émilise Lessard-Therrien. On disait notamment qu’elle « serait évacuée de l’espace médiatique », car elle n’avait pas de siège à l’Assemblée nationale, toujours selon le diffuseur public.

Malgré ces attaques, la nouvelle porte-parole assure que ses adversaires se sont ralliées à elle. « Je n’ai pas pris leurs arguments personnels. […] Les filles m’ont assuré qu’elles allaient travailler avec moi, qu’elles avaient toute ma confiance. Qu’elles allaient me soutenir là-dedans », a-t-elle expliqué.

QS répète depuis plusieurs mois vouloir rejoindre les régions et Émilise Lessard-Therrien assure pouvoir influencer la discussion publique afin que les secteurs situés hors des grands centres soient pris en considération. « La médecine, c’est beaucoup tourné vers la spécialisation, être à la fine pointe de la technologie, alors que nous, dans beaucoup d’hôpitaux dans les régions plus éloignées, ce qu’on a besoin, c’est de la polyvalence », explique-t-elle.

« On a besoin de chirurgiens qui font encore des césariennes parce que sinon les femmes ne pourront plus accoucher à proximité », ajoute Mme Lessard-Therrien pour illustrer son propos.

La femme de 32 ans a fait campagne sur la nécessité pour QS d’aller rejoindre les Québécois dans les régions, en mettant l’accent sur la souveraineté alimentaire, un projet porteur et « structurant », selon elle. « Mon objectif ultime, c’est que QS s’enracine dans de nouveaux territoires, dans la ruralité. »

Bien qu’elle souhaite profiter de son statut de porte-parole extraparlementaire pour aller à la rencontre des groupes sur le terrain, Émilise Lessard-Therrien souhaite aussi être présente à l’Assemblée nationale avec ses collègues du caucus. « Ça va dépendre de la conjoncture, mais j’aimerais y aller au moins une fois par mois », dit-elle.