(Québec) La co-porte-parole féminine de Québec solidaire (QS), Émilise Lessard-Therrien, gagnera moins que son homologue masculin, mais c’est simplement une « question administrative », a plaidé la députée Ruba Ghazal mercredi.

Cette dernière ne voit pas d’inconvénient à ce que les deux leaders de QS ne reçoivent pas la même rémunération.

Battue aux élections générales de l’an dernier, Mme Lessard-Therrien recevra un salaire du parti pour son nouveau rôle de co-porte-parole et elle a fait savoir mercredi qu’elle allait le négocier dans les « prochains jours ». Elle a déjà indiqué qu’elle demandait moins que la rémunération d’un parlementaire, soit moins de 130 000 $.

Or son vis-à-vis, le co-porte-parole masculin, Gabriel Nadeau-Dubois, a vu sa rémunération passer de 137 107 $ à 177 884 $ avec la récente augmentation de la rémunération des élus, à titre de chef du deuxième groupe d’opposition – il a dit qu’il allait donner la hausse de 30 000 $ du salaire des députés votée cette année à des organismes de charité.

Et la prédécesseure de Mme Lessard-Therrien dans le rôle de co-porte-parole, Manon Massé, recevait 158 000 $.

Au nom de ses principes féministes, QS devrait-il payer autant pour sa porte-parole féminine que pour son vis-à-vis masculin ? Pas nécessairement, laisse entendre Mme Ghazal, qui ne voit aucun lien avec la parité salariale.

« Ça n’a pas de lien avec la parité », a-t-elle insisté en mêlée de presse au parlement.

« À Québec solidaire, c’est très, très important pour nous, la parité. […] Donc, cette question-là n’a absolument rien, rien à voir avec la question de la parité puis le féminisme. »

Qui plus est, Mme Lessard-Therrien a déjà laissé entendre qu’elle n’allait pas exiger une rémunération équivalente à celle d’un député, a plaidé Mme Ghazal, qui a été son adversaire dans la course au co-porte-parolat.

Mme Ghazal a ajouté que les négociations allaient être teintées par « l’état des finances du parti ».

Dans un message sur le réseau X, Mme Lessard-Therrien a tenu à souligner que ses attentes salariales étaient moins élevées.

« J’aurai dans les prochains jours la discussion avec la direction du parti à propos de ma rémunération, mais je veux être bien claire et redire ce que j’ai déjà dit : je ne demande pas un salaire de députée. Ce n’est pas le même travail. »

La veille, sa collègue Christine Labrie avait accusé le gouvernement d’exercer de la « violence économique envers les femmes » en refusant d’augmenter davantage les salaires du secteur public.

Selon elle, la CAQ « persiste à exploiter » les femmes.

Rappelons qu’Émilise Lessard-Therrien a été élue co-porte-parole au deuxième tour au congrès de QS à Gatineau, dimanche dernier, par une courte marge devant Mme Ghazal. Christine Labrie a été éliminée au premier tour.