(Québec) Le gouvernement Legault vient de donner de nouveaux pouvoirs de taxations aux municipalités, mais il estime que les Québécois sont déjà « surtaxés » et que les maires et mairesses doivent plutôt faire le ménage dans leurs dépenses.

« Que les taxes viennent des municipalités, du gouvernement du Québec ou du gouvernement fédéral, les Québécois sont déjà surtaxés. Ce que je souhaite, c’est [que les villes] réduisent leurs dépenses », a laissé tomber le premier ministre mercredi en fin de journée, quelques minutes après avoir participé à la cérémonie de signature du nouveau partenariat entre son gouvernement et les villes.

Le gouvernement Legault a permis à plusieurs villes et MRC d’imposer une taxe sur l’immatriculation qui pourra être modulée en fonction du type de véhicule, une taxe qualifiée de « bleue » par l’opposition. Elle doit servir à payer les services de transport collectif, dont le modèle de financement est en crise.

M. Legault leur a également octroyé « le pouvoir d’imposer une taxe basée sur la valeur foncière à l’égard des immeubles comportant un logement vacant ou sous-utilisé à des fins d’habitation », ainsi que celui de hausser les taxes sur les terrains vagues.

Fardeau fiscal

Mais avant « d’augmenter le fardeau fiscal, il faut tout faire pour réduire les dépenses », a dit le premier ministre.

Il n’y a pas de contradiction selon lui entre donner un pouvoir de taxation aux villes, et affirmer que les Québécois sont déjà surtaxés. « Ce que les maires demandaient, c’est d’avoir de la flexibilité. Leurs revenus viennent essentiellement des taxes foncières », a-t-il dit.

Ils pourraient donc « choisir d’en avoir moins de cette taxe » et « plus d’une autre », et « viser certains contribuables plus que d’autres pour des raisons d’équités ». « Mais au total, les contribuables paient déjà trop d’impôt et de taxes. Soyez prudent et regardez pour gérer vos dépenses à la baisse », a dit M. Legault.

En début d’année, le gouvernement Legault a permis à la communauté métropolitaine de Montréal à partir de 2024 d’étendre la taxe sur les immatriculations imposée depuis plus de 10 ans aux Montréalais pour financer le transport collectif. La somme facturée aux automobilistes passera de 45 $ à 59 $.

Est-ce que d’autres villes pourraient leur emboîter le pas ? Pas nécessairement, dit M. Legault. « Si je le voulais, demain matin, j’ai le pouvoir d’augmenter la TVQ. Mais c’est absolument non. Ce n’est pas parce qu’une municipalité a un pouvoir de taxation qu’elle est obligée de l’utiliser. Et elle doit regarder les revenus totaux qu’elle vient chercher des contribuables », a-t-il dit.

« Quand on regarde la fiscalité, que ce soit les impôts, les taxes, la taxe foncière, les taxes de vente, et qu’on se compare avec l’Ontario, les Québécois sont déjà surtaxés par rapport à nos voisins », a ajouté le premier ministre.