De Québec à Ottawa, découvrez ce qui a retenu l’attention de nos correspondants parlementaires cette semaine.

Écrivez à nos correspondants parlementaires

La citation de la semaine

T’as le choix entre te faire mordre par une tarentule ou un serpent à sonnette, bien choisis !

Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, qui a refusé de dire s’il préférerait collaborer avec un gouvernement libéral ou un gouvernement conservateur si des élections avaient lieu

Bonne semaine pour Anthony Housefather

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le député libéral de Mont-Royal Anthony Housefather

Le député de Mont-Royal a cosigné avec ses collègues libéraux une lettre pour demander aux universités canadiennes de prendre clairement position contre l’antisémitisme dans les universités canadiennes. Une inquiétante vague d’intolérance souffle en effet sur les campus. Aux États-Unis, des universités peinent à dénoncer clairement l’antisémitisme. La semaine dernière, la présidente de l’Université de Pennsylvanie a été incapable de répondre à la question suivante : « L’appel au génocide des Juifs viole-t-il les règles ou le code de conduite de [votre établissement] ? » Ça dépend du contexte, a-t-elle répondu. Elle a dû démissionner. Au Canada aussi, la parole intolérante se libère. À McGill, un comité étudiant a qualifié « d’héroïque » l’attaque terroriste du Hamas. Le meurtre de tous les innocents doit être dénoncé, dans les deux camps. N’importons pas les dérives des campus américains.

Paul Journet, La Presse

Dure semaine pour Catherine Tait

PHOTO SPENCER COLBY, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

La PDG de CBC/Radio-Canada

C’est une deuxième semaine pénible pour la patronne de CBC/Radio-Canada. La semaine dernière, elle annonçait aux employés juste avant Noël des compressions à venir, sans pouvoir dire qui serait affecté ni dans quelle mesure. Elle l’a fait avant même de connaître les cibles budgétaires imposées par le fédéral. Et elle voudra proportionnellement faire plus de coupes dans le réseau francophone, pourtant plus populaire. Malgré tout, elle n’exclut pas de verser des bonis aux cadres. On commence à comprendre pourquoi Michel Bissonnette, vice-président principal des services français de Radio-Canada, a démissionné cet automne. Elle a enchaîné cette semaine en confirmant son voyage en Australie pour participer à un sommet sur les télédiffuseurs publics. Pierre Poilievre ne pouvait rêver d’une meilleure personne pour justifier le fait de vouloir réduire le financement de la société d’État.

Paul Journet, La Presse

Une « crisette » dispendieuse

Parce qu’il a voulu « gâcher le Noël de Justin Trudeau » et de ses troupes, le chef conservateur les a obligés (eux et les députés des autres formations) à se soumettre à un marathon de 135 votes sur des mesures mettant en jeu la confiance de la Chambre. Par conséquent, le personnel qui assure le fonctionnement des travaux a dû rester en poste. « Le plan du chef conservateur visant à fermer le Parlement la semaine dernière a échoué. Tout ce que sa crisette de 30 heures a fait, c’est montrer aux Canadiens les vraies couleurs de ce parti et coûter aux contribuables 2 millions de dollars en dépenses inutiles », a pesté le premier ministre lors de la période des questions. Parmi ceux qui doivent continuer à travailler dans de telles circonstances figurent les employés des cafétérias parlementaires. Pierre Poilievre leur a préféré le McDonald’s, dans la nuit de jeudi à vendredi – des « croquettes froides », a raillé Justin Trudeau.

Baby-boom sur la colline du Parlement

PHOTO SEAN KILPATRICK, LA PRESSE CANADIENNE

La leader du gouvernement en Chambre, Karina Gould, doit accoucher en janvier.

Signe que les temps ont changé, des députés de toutes les formations politiques, à l’exception du Parti vert, ont eu ou attendent des enfants. Le chef néo-démocrate Jagmeet Singh a accueilli son deuxième bébé, une petite fille, mardi au lendemain de l’annonce sur le programme de soins dentaires cher aux néo-démocrates. En novembre, c’était la députée conservatrice Raquel Dancho, qui annonçait la naissance de la petite Elizabeth. La semaine dernière, le député bloquiste Xavier Barsalou-Duval se promenait dans les couloirs du parlement avec une poussette. Sa fille venait de naître sept jours plus tôt. Et la leader du gouvernement en Chambre, Karina Gould, doit accoucher en janvier. Elle avait été la première femme occupant un poste de ministre à avoir un enfant en 2018. Les élus ont droit à un congé parental rémunéré de 12 mois depuis 2019. Ils peuvent donc s’absenter de la Chambre des communes plus de trois semaines sans pénalité financière, mais ils doivent tout de même poursuivre leur travail en circonscription.

PHOTO TIRÉE D’INSTAGRAM

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a accueilli son deuxième bébé, une petite fille, mardi.

Valeurs distinctes

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard

Le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, dit ne pas avoir beaucoup d’atomes crochus avec le Parti conservateur du Canada de Pierre Poilievre. « Il n’y a pas beaucoup d’intersections entre mes valeurs et celles du Parti conservateur », a-t-il dit lors d’une mêlée de presse mercredi. Reste à savoir ce qui a changé depuis 2015, lorsqu’il a porté les couleurs du PCC dans la circonscription de Lac-Saint-Louis. Le parti était alors dirigé par Stephen Harper. Selon les informations de La Presse, M. Girard a pourtant fait savoir à certains apparatchiks du PCC qu’il est disposé « à faire une différence ailleurs ». Mais un stratège conservateur qui a requis l’anonymat a souligné que M. Girard « s’accommode trop bien » de la taxe carbone fédérale et que son jugement politique laisse à désirer, en citant comme exemple la subvention aux Kings de Los Angeles.

Les lieutenants-gouverneurs ne sont pas des « parias »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le lieutenant-gouverneur du Québec sortant, Michel Doyon


Le lieutenant-gouverneur du Québec sortant, Michel Doyon, affirme que son rôle n’est pas de se « mêler de politique », mais il souligne que lui et ses homologues ne sont pas des « parias ». L’Assemblée nationale a unanimement voté pour abolir la fonction la semaine dernière. M. Doyon est généralement discret, mais il a été intercepté mercredi par la presse parlementaire alors qu’il quittait son bureau. Il a soutenu que la fonction qu’il occupe depuis 2015 est « fondamentale et belle ». Elle lui a permis « d’aller dans des régions où personne ne va ». « Il ne faut pas dramatiser sur toute la situation avec les lieutenants-gouverneurs et s’imaginer que ce sont des parias », a-t-il ajouté. La semaine dernière, le gouvernement Trudeau a nommé l’administratrice et ex-dirigeante micmaque Manon Jeannotte pour succéder à M. Doyon. L’Assemblée nationale a toutefois rapidement adopté une motion déposée par Québec solidaire qui appelle au remplacement de cette fonction par une institution démocratique.

Pause des Fêtes

Le Carnet des collines prend une pause pour les vacances de fin d’année. Il sera de retour à l’approche de la reprise des travaux parlementaires à la fin de janvier. Vous êtes nombreux à nous lire, merci !