(Thetford Mines) Face à l’intérêt de l’ancien maire de Montréal Denis Coderre pour la course à la direction du Parti libéral du Québec (PLQ), le téléphone de la députée Marwah Rizqy a commencé à sonner. Au bout du fil, des hommes d’affaires la consultent et songent à se lancer, jure-t-elle.

« Je suis contente de voir qu’il y a de l’intérêt [pour la course] et entre-temps, moi, mon téléphone a sonné pour vrai. Des gens qui commencent à réfléchir sincèrement. […] Quand Denis Coderre a annoncé [son intérêt], d’autres personnes ont dit : “Moi aussi, j’ai le goût” », a-t-elle déclaré mardi à son arrivée au caucus présessionnel de l’opposition officielle, qui se tient jusqu’à jeudi à Thetford Mines.

Comme tous ses collègues qui ont pris la parole dans une succession de mêlées de presse, Mme Rizqy voit d’un bon œil l’intérêt de candidats potentiels pour la course à la direction du parti. Puisque l’un d’eux est M. Coderre, que pense-t-elle de son bilan à la tête de Montréal ? La députée s’esclaffe.

« C’est un rire parce que c’est une question difficile. Visiblement, il y a eu quand même un résultat. Il a fait campagne sur son bilan [comme maire de Montréal] et manifestement, ça ne s’est pas terminé avec un résultat positif », a-t-elle répondu, faisant référence aux deux défaites successives de Denis Coderre comme candidat à la mairie de la métropole.

Le conjoint de Mme Rizqy, le député Gregory Kelley, a ensuite souligné que M. Coderre est malgré tout reconnu pour être un politicien présent sur le terrain. « C’est une chose qui est importante pour le prochain chef », a-t-il dit.

Selon Marwah Rizqy, les personnes qui voudront devenir chef du PLQ devront faire de la route pour rétablir les liens entre les régions et le parti, alors que plusieurs associations libérales ont peu de membres.

« Dans certains endroits, on sera quatre ou six [militants]. Il faut rebâtir à partir de ça. Il faut que la personne soit optimiste malgré le fait que les assemblées ne seront pas [toujours très] grandes », a-t-elle dit.

Beauchemin retrouve ses collègues

Le caucus présessionnel des libéraux marque aussi le retour du député Frédéric Beauchemin au sein du caucus. Ce dernier a officiellement été réintégré par ses troupes à la mi-décembre, après que les plaintes pour harcèlement psychologique qui le visaient ont été retirées à la suite d’un processus de médiation.

M. Beauchemin, qui n’a jamais caché son ambition de se lancer dans la course, a salué la potentielle candidature de M. Coderre.

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Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec, et Frédéric Beauchemin

« M. Coderre a été un maire de Montréal qui a fait de bonnes choses, [notamment] l’arrivée de l’autoroute Bonaventure au centre-ville. M. Coderre est un très bon politicien, dans le sens qu’il connaît la machine. Il est capable de s’organiser, il est capable de faire du terrain, c’est une très bonne candidature pour faire en sorte que le parti ait plus de débats d’idées », a-t-il dit.

La députée Michelle Setlakwe, qui était conseillère municipale à la Ville de Mont-Royal sur l’île de Montréal quand Denis Coderre était maire, n’a pas voulu commenter son bilan.

« C’est une personne que je respecte. Je ne ferai pas son bilan aujourd’hui. Je salue sa candidature et je suis certaine qu’il y aura d’autres candidatures », a-t-elle dit.

Le chef par intérim Marc Tanguay, qui a parlé avec Denis Coderre dans les dernières semaines, a pour sa part salué son intérêt.

« On le connaît tous, Denis. Il a son style à lui. Il a son franc-parler. S’il décide de se présenter, je pense qu’il apporterait, le cas échéant, un dynamisme à la course », a-t-il affirmé.

Sur sa page Facebook, M. Coderre a publié des photos de livres résumant les valeurs libérales, tout en souhaitant un bon caucus aux députés libéraux. En octobre dernier, à Drummondville, les militants du PLQ ont décidé d’élire leur prochain chef au printemps 2025, soit un peu plus d’un an avant le prochain scrutin général.