(Saguenay) Les députés du Bloc québécois sont réunis mercredi à Saguenay pour se préparer à la rentrée parlementaire, au lendemain d’une démonstration d’unité derrière leur chef, Yves-François Blanchet, qui vient de souffler ses cinq bougies à la tête de la formation politique.

« On va faire encore mieux pour cette session-ci que pour celle d’avant, pour être encore mieux au service des Québécois qu’on ne l’était avant », a déclaré M. Blanchet devant son caucus qui s’apprêtait à débuter sa première session de travail.

Réunis dans une circonscription qu’ils souhaitent ravir aux conservateurs, les bloquistes entendent discuter des « propositions » qu’ils commenceront à mettre de l’avant dès la semaine prochaine.

S’adressant mardi soir à des militants et aux élus déjà rassemblés chez les Bleuets pour une célébration, le chef bloquiste a soutenu que ses troupes feraient de la politique de façon positive.

« Je me fais demander à peu près 83 fois par jour, “Oh, vous, la terreur et le grelottement (Pierre) Poilievre ?” Pantoute », a-t-il dit au cours d’un discours.

Il a affirmé que son caucus et lui évitent de verser dans la politique négative ciblant le chef conservateur Pierre Poilievre.

« On va prendre les dossiers les plus sombres, on va en faire quelque chose de positif, a-t-il dit. Puis, on va faire des propositions […] on va vouloir que ça se rende aux gens pour que les gens puissent comparer, parce que c’est ça la démocratie. »

Le chef a ajouté mercredi qu’il peut parfois être tentant « un peu d’en découdre ».

« On se rend compte, quand on le fait, que la meilleure manière d’en découdre, c’est de faire ça avec sérénité, humour et sourire », a-t-il dit.

M. Blanchet avait toutefois un message pour les conservateurs et, plus particulièrement, pour leur député de la circonscription de Chicoutimi—Le Fjord, Richard Martel.

« Il n’y a pas 55 comtés conservateurs qu’on veut conquérir […], mais Chicoutimi—Le Fjord, désolé, Richard, tu es vraiment en haut de la liste », a-t-il lancé mardi, s’attirant des applaudissements.

Dans une entrevue accordée au début du mois, M. Blanchet a dit à La Presse Canadienne que la circonscription convoitée est « nationaliste et, à bien des égards dans le passé, souverainiste ».

Les troupes de Justin Trudeau comptent 35 députés au Québec, trois de plus que les bloquistes.

PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE

Gilles Duceppe et Yves-François Blanchet

M. Blanchet espère que, lorsque les électeurs seront rappelés aux urnes, son parti obtiendra, cette fois, davantage de sièges que ses adversaires.

Il souhaite ainsi « pouvoir, sans nuance, être la voix du Québec dans le Parlement fédéral ».

M. Blanchet a été accueilli mardi sur scène par l’ex-chef du Bloc québécois Gilles Duceppe.

Ce dernier, qui a été à la tête de la formation souverainiste pendant 14 ans, s’est remémoré avoir encouragé l’actuel chef à mener la barque bloquiste.

« Le Bloc était en difficultés temporaires », a-t-il résumé en faisant allusion aux tensions qui ont implosé sous la gouverne de Martine Ouellet.

Selon lui, en cinq ans, M. Blanchet a remis le parti sur les rails, et ces années en ont été « de travail, d’efforts, de succès ».

En entrevue, il a soutenu que cinq années passées à la tête d’un parti comme le Bloc québécois représentent « une détermination à atteindre nos objectifs en se disant qu’il faut continuer ».

« Je pense qu’Yves-François a repris le travail de façon assez extraordinaire », a-t-il poursuivi.

À ceux qui se demanderaient si la lune de miel de l’actuel chef bloquiste est là pour durer, M. Duceppe répond que « l’histoire nous démontre qu’il n’y a rien de surprenant, il n’y a que des choses inattendues ». Il affirme ensuite qu’à plusieurs moments de l’histoire québécoise, l’appui pour la souveraineté a remonté, déjouant les attentes de plusieurs.

La retraite du caucus du Bloc québécois à Saguenay doit se poursuivre jusqu’à jeudi.

M. Blanchet a été couronné chef du Bloc québécois en janvier 2019. Il a précédemment été ministre au sein du gouvernement péquiste de Pauline Marois.

Avant d’être dans le monde politique, le chef bloquiste a notamment été gérant du chanteur Éric Lapointe et président de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo (ADISQ).