(Ottawa ) Le premier ministre Justin Trudeau a accusé son rival Pierre Poilievre de profiter de la vulnérabilité des Canadiens en ces temps difficiles pour tirer le Parti conservateur encore plus à droite. Il a rappelé à ses députés réunis en caucus jeudi que la force des libéraux est de renforcer la classe moyenne et ceux qui tentent d’en faire partie.

« Pierre Poilievre s’efforce d’amener son parti plus à droite tandis que nous nous efforçons d’aller à la rencontre des Canadiens là où ils se trouvent, là où ils ont besoin que nous soyons pour eux », a-t-il déclaré dans un discours devant le caucus des députés libéraux jeudi, en prévision de la reprise des travaux parlementaires le 29 janvier.

Il a reconnu que l’inflation et le renouvellement des prêts hypothécaires alors que les taux d’intérêt sont élevés causent des soucis à bien des gens.

Les Canadiens sont inquiets. Ils veulent des solutions. Malheureusement, il y a des politiciens qui veulent juste se servir de cette inquiétude pour amplifier la colère pour leur propre intérêt.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada

« Notre travail est de renforcer la classe moyenne et de soutenir ceux qui travaillent fort pour s’y joindre », a-t-il ajouté revenant au mantra du premier mandat des libéraux en 2015. « C’est ce sur quoi nous avons mis l’accent depuis huit ans. C’est ce que nous allons continuer de faire et c’est en fait la façon dont nous avons surmonté les extraordinaires périodes de turbulence ces dernières années. »

Le premier ministre n’a pas mentionné directement les critiques du député terre-neuvien Ken McDonald sur son leadership qui avait affirmé au micro de Radio-Canada la veille que les libéraux et leur chef avaient « atteint leur date de péremption » et qu’il était temps de tenir un vote de confiance.

Il a nuancé ses propos par la suite en déclarant par écrit que son intention n’était pas « de réclamer personnellement une révision du leadership ».

Les députés qui ont accepté de parler aux journalistes se sont ralliés derrière leur chef.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Le ministre des Services publics et l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos

« On sait que le travail de tous les députés et de certains députés en particulier est difficile dans le contexte actuel, a reconnu le ministre Jean-Yves Duclos. Les gens trouvent la vie coûteuse. Ils ont peur de l’avenir. »

« Je ne sens aucun désaccord, aucune perte de confiance envers M. Trudeau qui fait un travail solide dans des conditions nationales et internationales difficiles », a-t-il ajouté.

Le premier ministre a souligné que la force du Parti libéral était de permettre les « conversations difficiles » sur les politiques à mettre de l’avant pour soutenir les gens. « Et toute personne qui le montre du doigt comme une faiblesse ne comprend pas le Canada », a-t-il ajouté. Il a cité en exemple les divergences au sein du caucus sur la guerre entre Israël et le Hamas.

Il s’en est pris à plusieurs reprises aux conservateurs qui ont voté contre la modernisation du traité de libre-échange entre le Canada et l’Ukraine « pour apaiser les apologistes de Poutine comme Tucker Carlson ». L’animateur américain de droite était de passage à Calgary en Alberta la veille dans le cadre de sa tournée Make America Great Again.

M. Trudeau a rappelé que l’appui de son gouvernement à l’Ukraine vise non seulement à soutenir ce peuple qui se bat pour sa souveraineté et son intégrité territoriale, mais également à se battre pour les valeurs démocratiques et protéger l’ordre international basé sur des règles qui prévaut depuis la Seconde Guerre mondiale.