Fraîchement redevenu membre du Parti libéral du Québec (PLQ), dont il souhaite devenir le chef, Denis Coderre appelle les électeurs libéraux « déçus » à rentrer au bercail. Selon lui, la formation politique devra toutefois d’abord « s’assumer » et reconnaître qu’elle ne connecte plus avec les francophones.

« J’invite tous les libéraux à revenir. Je comprends qu’à l’époque, vous étiez déçus. Il y a des libéraux qui ont voté stratégique, mais là, c’est le temps. […] Venez-vous-en, on va avoir du fun », a lancé l’ancien maire de Montréal, en mêlée de presse, au moment où il entrait dans les locaux des bureaux du PLQ à Montréal.

Se décrivant comme un « extrémiste du centre », M. Coderre a plaidé pour une course à la direction du parti « sans couronnement ». « Ça prend un débat d’idées. Il y a plein de choses à faire, mais surtout, il faut que le Parti libéral redevienne une alternative », a-t-il encore martelé.

L’homme de 60 ans a reçu vendredi un appui formel de la part du président de l’association libérale de la circonscription de Lévis et secrétaire général de la Commission jeunesse du parti, Christopher Sirois.

Dans une lettre envoyée aux instances libérales, M. Sirois affirme en effet que Denis Coderre « pourrait ramener des membres au sein de notre parti pour prendre part à la relance », en soutenant que le principal intéressé « possède une grande expérience dans la politique tant au municipal qu’au fédéral, ce qui pourrait être un atout inestimable dans la gestion des dossiers du provincial ».

« On va s’assumer »

Questionné au sujet du diagnostic qu’il pose sur le PLQ, l’ex-maire a soutenu que le parti « n’a pas laissé tomber les francophones », mais qu’il n’a en revanche « pas connecté » avec eux. « Il faut être une alternative viable. On a oublié deux verbes importants : le verbe être et le verbe s’assumer. Là, c’est toujours la faute des autres. Non, regarde, on va s’assumer », a-t-il insisté en parlant des troupes libérales.

Dans l’immédiat, M. Coderre entend faire des municipalités, de l’immigration et des régions ses priorités dans une prochaine course à la chefferie.

« Il est temps qu’on écoute les militants. L’important, c’est de parler aux gens et de les écouter. Et il est temps qu’on écoute les régions », a-t-il lancé, en s’attaquant au passage aux récents désaccords internes entre les caquistes. « Ça n’a pas l’air d’un caucus, mais d’une thérapie de groupe. »

Celui qui a aussi été député fédéral de Bourassa pendant plus de 15 ans assure qu’il ne sera pas en position de « conflit d’intérêts » avec ses mandats de lobbying, un enjeu qui l’avait durement affecté lors de la dernière campagne municipale en 2021.

Il est d’ailleurs toujours impliqué avec trois acteurs. Il s’agit d’Unis pour la vie, un projet de logements réservés aux personnes autistes, de Stingray, une entreprise de services musicaux et vidéo, et du Groupe Helios, une entreprise de Longueuil spécialisée dans la gestion de l’eau potable. « La journée où je vais décider que j’y vais, je serai à temps plein en politique », a conclu M. Coderre.