(Ottawa) Le gouvernement Trudeau part en guerre contre une série de mesures ciblant les jeunes trans annoncées par la première ministre albertaine, Danielle Smith. En plus d’exiger le consentement parental pour le changement de pronom à l’école, l’Alberta veut imposer des limites aux chirurgies d’affirmation de genre et aux traitements hormonaux pour les adolescents.

« Ça va mettre la jeunesse en péril », a réagi le ministre Randy Boissonnault qui représente la circonscription d’Edmonton-Centre en Alberta.

Les ministres Mark Holland, Arif Virani et Marci Ien ont également dénoncé la nouvelle politique albertaine.

« Pour nous dans la communauté LGBTQ2, c’est comme notre moment de l’OTAN, a-t-il ajouté. Une attaque sur une de nos communautés, c’est une attaque sur nous tous et là il faut être à la défense de notre communauté. »

Il a encouragé les citoyens de sa province à écrire aux députés du Parti conservateur uni de l’Alberta, à écrire à leur député fédéral pour leur demander ce qu’ils vont faire. Il a également encouragé les gens à demander à Pierre Poilievre ce qu’il va faire.

Le ministre fédéral de l’Emploi, du Développement de la main-d’œuvre et des Langues officielles a indiqué qu’il participerait à une mobilisation devant l’Assemblée législative albertaine dimanche.

Le ministre de la Justice, Arif Virani, a accusé Mme Smith de vouloir plaire à sa base électorale en « diabolisant » les jeunes trans.

Les changements d’abord annoncés par Mme Smith dans une vidéo publiée sur X mercredi vont plus loin que celles mises de l’avant en Saskatchewan et au Nouveau-Brunswick.

Elle compte déposer un projet de loi l’automne prochain pour interdire les chirurgies d’affirmation de genre aux moins de 18 ans et les traitements hormonaux aux moins de 16 ans. Le consentement parental sera requis pour tout changement de pronom ou de nom pour les moins de 16 ans. La première ministre albertaine prévoit également créer des ligues sportives neutres pour éviter que les femmes aient à compétitionner contre des athlètes transgenres.

Elle n’exclut pas d’utiliser la clause dérogatoire pour protéger sa nouvelle politique d’éventuelles contestations judiciaires.

« C’est essentiel pour nous de montrer du leadership pour préserver les choix des enfants, s’est-elle défendue jeudi. S’ils décident plus tard qu’ils veulent des enfants, ils n’auront pas pris une décision prématurée avec laquelle ils ne peuvent pas vivre. »

« Pourquoi s’acharner sur ces enfants qui représentent, quoi ? Un demi-% de la population de l’Alberta », a demandé la ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse, Marci Ien, en point de presse, rappelant qu’ils sont parmi les plus à risque de s’enlever la vie.

Avec La Presse Canadienne