(Ottawa) Les néo-démocrates et les libéraux sont en désaccord sur le déploiement du nouveau régime fédéral de soins dentaires, après que le gouvernement eut annoncé qu’il ne serait pas pleinement en vigueur avant 2025, contrairement à l’accord qu’il a signé avec le NPD.

À terme, le régime de soins dentaires couvrira tous les Canadiens non assurés dont le revenu familial annuel est inférieur à 90 000 $. Ce programme constitue l’un des principaux piliers de l’accord conclu entre le Parti libéral et le Nouveau Parti démocratique (NPD), qui vise à empêcher la tenue d’élections avant 2025.

L’accord prévoit que le programme soit pleinement mis en œuvre d’ici la fin de l’année, mais mercredi, le gouvernement a annoncé que l’inscription ne commencerait que l’année prochaine pour la plupart des adultes âgés de 18 à 65 ans.

Cette annonce va à l’encontre des assurances que le porte-parole du NPD en matière de santé, Don Davies, a assuré avoir reçues du ministre de la Santé, Mark Holland, la semaine dernière.

« J’ai reçu une réponse claire selon laquelle cela commencerait avant la fin de 2024 », a-t-il affirmé.

M. Davies a ajouté que l’entente entre les deux partis est « parfaitement claire » quant au moment où le programme doit être mis en œuvre.

« On espère que les inscriptions vont commencer pour tout le monde cette année », a-t-il mentionné.

Le cabinet du ministre Holland n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires de La Presse Canadienne au sujet de ce qui avait été dit à M. Davies.

Jusqu’à présent, plus de 400 000 personnes ont entamé le processus d’inscription pour adhérer au régime fédéral, qui devrait commencer à accepter les demandes en mai.

Les inscriptions sont actuellement ouvertes aux personnes de plus de 72 ans et seront élargies en mai aux personnes de 65 ans et plus. Les personnes handicapées et les enfants de moins de 18 ans pourront s’inscrire en juin.

« Toutes les autres personnes admissibles pourront postuler en ligne à partir de 2025 », a souligné le ministre des Aînés, Seamus O’Regan, lors d’une conférence de presse tenue à Ottawa mercredi.

Processus complexe

Interrogé sur ce délai par rapport à ce qui est prévu dans l’entente avec le NPD, le ministre Holland a rappelé qu’il n’est pas simple d’inscrire jusqu’à neuf millions de Canadiens au programme.

« Est-ce que j’aimerais y arriver demain matin ? Oui. Mais la logistique et la réalité nous restreignent. Notre ambition doit donc être limitée pour bien faire les choses », a soutenu M. Holland.

Le processus d’inscription peut être un obstacle important pour les personnes qui souhaitent avoir accès au programme, en particulier pour celles qui n’ont jamais reçu de soins de santé bucco-dentaire auparavant, a-t-il soulevé.

C’est pourquoi le gouvernement veut rendre le tout aussi fluide que possible. À l’heure actuelle, par exemple, les délais d’attente pour joindre un centre d’appels gouvernemental afin d’entamer le processus sont « presque instantanés », s’est réjoui le ministre.

« Il faut s’assurer, autant que possible, que nous faisons les choses correctement et que [les personnes qui s’inscrivent] vivent une expérience positive », a-t-il réitéré.

M. Davies a répliqué que la Sun Life, l’entreprise privée responsable d’administrer le régime, peut traiter jusqu’à 500 000 demandes d’adhésion par mois, et que l’argent nécessaire à une adhésion complète a déjà été budgétisé.

« S’il y a un quelconque écart par rapport à ce qui est prévu dans l’accord de soutien et de confiance, le NPD prendra le gouvernement à partie », a-t-il promis.