(Québec) Après avoir évoqué l’idée en campagne électorale, le premier ministre François Legault juge maintenant qu’il n’est « pas nécessaire » de tenir un référendum sur le rapatriement à Québec des pleins pouvoirs en immigration. La question fait consensus au Québec, soutient-il.

Plus tôt cette semaine, sa ministre de l’Immigration, Christine Fréchette, ravivait, bien que timidement, l’idée d’un référendum sectoriel sur les pouvoirs en immigration. Elle disait que « rien n’est exclu » lorsqu’elle a été questionnée sur la tenue d’un tel référendum.

Lors de la dernière campagne électorale, François Legault avait soulevé l’idée de tenir un tel référendum afin de forcer la main à Ottawa. Toujours en 2022, il disait que le Québec risquait de devenir une « Louisiane » si Ottawa ne lui cédait pas les pleins pouvoirs en immigration. Il faisait de cet enjeu une « question de survie pour la nation québécoise ». Il avait aussi évoqué la tenue d’états généraux ou d’une commission de style Bélanger-Campeau.

Au lendemain de sa réélection, François Legault affirmait qu’un mandat fort « ça aide » pour obtenir gain de cause face à Ottawa, mais qu’il restait « encore du travail à faire pour s’assurer que non seulement (la demande) est appuyée par une majorité de Québécois, mais que ça devienne une réelle priorité pour tous les Québécois d’arrêter le déclin du français ».

En mai 2023, il mettait l’idée d’un référendum en veilleuse. Il disait alors qu’il y a d’autres « manières de mobiliser » les Québécois sur la question, en citant notamment son balado.

Lors de la période des questions à l’Assemblée nationale jeudi, le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a récupéré les propos de la ministre Fréchette pour demander à François Legault quelles sont ses intentions aujourd’hui.

« Je ne pense pas qu’on a besoin de faire un référendum pour demander aux Québécois s’ils souhaiteraient qu’on rapatrie les pouvoirs à Québec en immigration. Je pense que c’est consensuel », a répondu François Legault.

« On n’exclut pas de le faire, mais ce n’est pas à cette étape-ci nécessaire puisque c’est une évidence », a-t-il ajouté.

Il a réitéré sa position lors d’un point de presse. « On ne pense pas qu’on a besoin de faire un référendum pour savoir qu’une majorité de Québécois souhaiterait » qu’Ottawa donne au Québec tous les pouvoirs en immigration, a-t-il plaidé. Il a répondu qu’il tient toujours à sa demande d’obtenir les pleins pouvoirs en immigration, mais qu’il a une approche étapiste. « On y va par étapes, puis, actuellement, ce qu’on demande, c’est surtout d’agir concernant les immigrants temporaires, incluant les demandeurs d’asile. »