Le premier ministre Justin Trudeau et le premier ministre de l’Ontario, Doug Ford, ont annoncé vendredi comment la province dépenserait 3,1 milliards de transferts fédéraux en santé : l’augmentation de l’accès aux médecins de famille, la réduction des listes d’attente et l’embauche de plus de travailleurs.

Le financement couvre trois ans sur l’entente de principe de 8,4 milliards sur 10 ans que le gouvernement fédéral a conclue l’an dernier avec cette province. Cette enveloppe pour l’Ontario fait partie d’un transfert fédéral global de 198,6 milliards sur dix ans offert par M. Trudeau il y a un an pour le financement de la santé à travers tout le pays.

L’Ontario est la cinquième province à adhérer officiellement à sa part de transferts fédéraux. La Colombie-Britannique, l’Alberta, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse ont déjà signé des accords avec Ottawa sur ces transferts depuis l’an dernier.

M. Trudeau était vendredi au collège Seneca, à King City, pour signer l’entente avec son homologue ontarien. Il a déclaré que cet argent contribuerait à atténuer les pressions auxquelles sont confrontés les systèmes de santé partout au pays.

« L’accès aux médecins de famille et aux infirmières praticiennes n’est pas ce qu’il devrait être, a déclaré M. Trudeau en conférence de presse. Les salles d’urgence sont débordées. Les gens attendent trop longtemps avant d’être opérés et les travailleurs de la santé […] sont soumis à une pression immense et travaillent dans des conditions incroyablement éprouvantes. Nous nous concentrons donc sur la résolution de ces problèmes. »

M. Ford a déclaré de son côté que l’Ontario avait fait des progrès en matière de réduction des temps d’attente et d’amélioration de l’accès aux soins de première ligne, mais il a admis qu’il restait encore beaucoup de travail à faire.

Cet investissement de 3,1 milliards sera utilisé pour des initiatives ciblées visant à continuer de renforcer notre personnel de santé, à améliorer l’accès aux services de santé familiale, à améliorer les programmes de santé mentale et de lutte contre les dépendances, et à élargir l’accès à la santé numérique.

Doug Ford, premier ministre de l'Ontario

PHOTO CHRIS YOUNG, LA PRESSE CANADIENNE

Doug Ford

Bon nombre des éléments pour lesquels l’Ontario s’est engagé à utiliser les transferts fédéraux sont des programmes pluriannuels déjà annoncés, et les responsables affirment que cela aidera la province à bâtir sur ce qui est déjà en cours.

Le gouvernement Ford affirme que 30 millions par année aideront à créer davantage d’équipes de soins de première ligne, notamment des médecins, des infirmières praticiennes, des infirmières, des pharmaciens et des travailleurs sociaux.

Le gouvernement affirme aussi qu’il investira 69 millions par année pour aider les professionnels de la santé formés à l’étranger, notamment en prolongeant un programme qui permet aux infirmières formées à l’étranger de travailler plus rapidement dans la province et en lançant un programme pour évaluer rapidement si un médecin formé à l’étranger peut exercer immédiatement en Ontario.

De plus, le gouvernement a accepté de consacrer 40 millions par année à l’augmentation des inscriptions dans les facultés de médecine, avec 60 % des places postdoctorales consacrées à la médecine familiale et 71 postes spécifiquement à l’École (francophone) de médecine du Nord de l’Ontario, à Sudbury.

Toutes les provinces qui signent un accord avec Ottawa pour obtenir les transferts doivent également travailler à moderniser leurs systèmes de données sur la santé, en commençant par rendre les dossiers des patients plus accessibles et transférables à l’échelle du pays.

Les provinces doivent mesurer leurs progrès par rapport aux objectifs fixés par l’Institut canadien d’information sur la santé et rendre des comptes publiquement chaque année.

Ces « conditions » rattachées aux transferts fédéraux irritent le gouvernement du Québec, qui plaide que la santé est un champ de compétence provinciale. Le gouvernement de François Legault n’a toujours pas signé d’accord avec Ottawa sur les transferts fédéraux. La part du Québec s’élève à environ 10 milliards, soit un milliard de plus par année, alors que M. Legault réclamait une hausse annuelle de 6 milliards.