(Québec) Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, exige des réponses du Centre de services scolaire (CSS) des Samares, deux jours après qu’un père de famille s’en est pris physiquement à un élève qui intimidait son garçon.

L’incident, qui a été capté par vidéo, s’est produit lundi dans la cour de l’école secondaire Pierre-de-Lestage à Berthierville, a rapporté TVA Nouvelles. Le père en question a été arrêté et fera face à la justice.

Mercredi, M. Drainville s’est dit « troublé » qu’un parent décide de se faire justice lui-même. Il a déclaré avoir demandé au CSS de lui fournir un « portrait complet, le plus précis possible » de la séquence des évènements.

« On ne peut pas accepter ce genre d’évènement, et on ne peut pas accepter non plus que des élèves fassent de l’intimidation, posent des gestes de violence envers d’autres élèves », a déclaré M. Drainville en mêlée de presse à l’Assemblée nationale.

Si le CSS a besoin d’aide pour « gérer cette école-là », le gouvernement sera là pour l’« accompagner » avec des ressources supplémentaires, a affirmé le ministre, qui rappelle que la violence et l’intimidation, c’est « tolérance zéro ».

« Qu’est-ce qui est le plus important ? C’est la sécurité des enfants. Quand notre enfant va à l’école, il faut qu’il ait la paix d’esprit, puis il ne faut pas qu’il se fasse intimider à tour de bras », insiste-t-il.

Le ministre Drainville rappelle également que depuis 2006, chaque école doit avoir un plan de lutte contre la violence et l’intimidation, qui comporte des mesures de prévention, d’action et de sanction.

« Je veux savoir, est-ce que l’école a déployé le plan de lutte contre la violence et l’intimidation ? Quelles sont les mesures qui avaient été mises en place ? […] On est en attente des réponses du CSS en ce moment. »

Selon les informations du ministre, l’élève intimidateur aurait été suspendu.

Il n’empêche que la situation à Berthierville témoigne d’un « échec collectif et d’un échec du ministre de l’Éducation à mettre les choses en place pour diminuer ces phénomènes-là », estime l’ancien enseignant et député de Québec solidaire, Sol Zanetti.

Le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, a souligné que l’intimidation pouvait conduire au suicide. « L’école, le Protecteur de l’élève et le ministre au premier chef, là, ont des comptes à nous rendre », a-t-il affirmé en point de presse.

« Pourquoi on en arrive au point où un père se dit : “Mon dernier recours, c’est d’intervenir moi-même ?” Qu’a fait chacune des institutions pour ne pas qu’on se rende là ? Moi, je veux des réponses là-dessus parce que ce n’est pas normal. »

Le leader parlementaire du Parti libéral du Québec, Monsef Derraji, a déclaré que l’école ne devait pas être un « lieu d’intimidation ».

Le CSS des Samares n’avait pas encore répondu aux questions de La Presse Canadienne, mercredi en fin de journée.