(Québec) Québec et Ottawa ont finalement conclu une entente sur une hausse des transferts en santé qui représente le sixième de ce que demandait le premier ministre François Legault. La province recevra comme prévu 900 millions de dollars par année, sans condition comme elle le réclamait.

« Ce n’est pas du tout à la hauteur de ce qu’on voulait avoir, mais […] ça va nous donner des ressources pour continuer de faire le travail », a commenté le ministre de la Santé, Christian Dubé, mardi en Chambre.

« C’est une entente asymétrique, sans condition, a indiqué de son côté le cabinet du premier ministre François Legault. Le Québec est libre d’investir dans les priorités de son choix. La santé est un champ de compétence exclusif du Québec, et le fédéral n’a pas son mot à dire. Nous aurons l’occasion de faire le point sur cette entente dans les prochains jours. »

Il y a un an, François Legault était sorti insatisfait d’une rencontre fédérale-provinciale sur la santé en raison de la proposition soumise par Justin Trudeau.

Le premier ministre canadien avait mis sur la table une hausse des transferts de 4,6 milliards de dollars par année sur une période de dix ans. Les provinces demandaient six fois plus (28 milliards par an). Un total de 9 milliards en 10 ans était prévu pour le Québec, soit environ 900 millions par année.

Pour toucher l’argent, chaque province devait conclure une entente avec Ottawa. Le dossier a traîné en longueur avec Québec, qui voulait obtenir l’assurance que le financement sera sans condition.

Ottawa avait fait savoir récemment qu’il retiendrait environ 900 millions pour 2023-2024 si la province ne signait pas une entente d’ici au 31 mars.

L’entente est intervenue officiellement vendredi soir, quelques heures après une rencontre entre MM. Legault et Trudeau à Montréal. Le Québec est la dernière province à signer un accord avec Ottawa sur la santé.

PHOTO CHRISTINNE MUSCHI, LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau et François Legault

Un différend portait entre autres sur la demande d’Ottawa d’obtenir, en contrepartie de son financement, des données sur la performance du système de santé québécois. Québec n’aura finalement qu’à lui transmettre les données du fameux tableau de bord en ligne créé par le ministre Dubé et comportant différents indicateurs.