Malgré les pressions de tous les partis et la décision d'un autre des leurs d'appuyer le maintien du registre des armes à feu, les néo-démocrates étaient toujours à court de quelques voix, hier, à une semaine d'un vote crucial à la Chambre des communes.

Le député Malcolm Allen a annoncé à son caucus, réuni à Winnipeg, qu'il voterait en faveur de la motion d'un comité parlementaire visant à retirer le projet de loi C-391 du feuilleton. En pratique, un vote majoritaire en faveur de cette motion tuerait l'initiative de la députée conservatrice Candice Hoeppner, qui tente d'abolir l'obligation d'enregistrer des armes longues comme les fusils de chasse.

M. Allen a ainsi rejoint trois collègues qui ont, comme lui, récemment changé d'idée. Ils sont maintenant 27 députés néo-démocrates à s'opposer au projet de loi de Mme Hoeppner.

Vote serré

Selon un décompte du Parti libéral, cette dernière volte-face porte à 151 le nombre de députés qui voteraient pour l'abolition du projet de loi C-391, le 22 septembre prochain, dont 75 libéraux et 48 bloquistes, y compris Jean-Yves Roy, qui compte démissionner prochainement, mais pas avant le vote.

Il reste donc 152 députés qui appuient le projet de loi, du moins jusqu'à son vote en troisième lecture: 143 conservateurs, 2 indépendants et 7 néo-démocrates. Au moment d'écrire ces lignes, une seule députée néo-démocrate, la jeune Niki Ashton, de Churchill, au Manitoba, n'avait toujours pas annoncé ses couleurs.

Or, si tout le monde est présent le jour du vote, encore deux députés néo-démocrates devraient se ranger dans le camp des opposants pour que le projet de loi C-391 meure au feuilleton. En cas d'égalité, le président de la Chambre, qui est libéral, voterait en principe pour le statu quo, donc contre la motion du comité.

Les prochaines heures, à la réunion du NPD à Regina, s'avèrent donc cruciales. «Je peux vous affirmer clairement et sans ambiguïté que le NPD ne sera pas responsable du démantèlement du registre des armes à feu», a néanmoins tranché le chef adjoint du parti et député d'Outremont, Thomas Mulcair.

Pressions

Devant un tel dilemme, pas étonnant que chaque camp tente de convaincre ses adversaires.

Le Parti conservateur a lancé une offensive à la radio, diffusée dans des circonscriptions-clés, dans laquelle on interpelle directement des députés qui se sont déjà prononcés contre le registre.

À la réunion des députés du Bloc québécois, à Montréal, le chef Gilles Duceppe a pour sa part exhorté son homologue néo-démocrate à imposer la ligne de parti à ses troupes. Quant aux députés de Michael Ignatieff, «on verra si les libéraux sont tous là pour voter», a-t-il lancé.