Depuis l'entrée en vigueur, en juillet 2009, d'un visa obligatoire pour les voyageurs mexicains, le tourisme en provenance du Mexique a ainsi diminué de moitié au Canada, a rapporté Le Devoir dans son édition de samedi.

Une compilation effectuée par le quotidien à partir des données de Statistique Canada montre la courbe: dans les trois premiers mois de 2010, 29 100 visiteurs mexicains sont entrés au pays. En 2009, pour la même période, ce sont 61 600 visiteurs mexicains qui avaient foulé le sol canadien.

Cet écart se vérifie aussi lorsqu'on prend les données des mois d'août, septembre et octobre 2008 et qu'on les compare avec les trois mêmes mois de l'année 2009 (tout juste après l'entrée en vigueur du nouveau règlement). La chute est majeure: 69 700 visiteurs en 2008, contre 29 800 en 2009. Au total, 270 000 Mexicains étaient venus au Canada en 2008, chiffre qui est tombé à 172 000 l'an dernier. La tendance pour 2010 annonce environ 120 000 visiteurs.

Le 14 juillet 2009, le gouvernement fédéral avait surpris Mexico et annoncé qu'il imposerait désormais que les voyageurs en provenance du Mexique (et de la République tchèque) possèdent un visa pour entrer au pays. En pleine saison touristique, l'annonce avait soulevé un tollé.

Les autorités mexicaines ont répliqué en imposant aussi un visa, mais seulement aux détenteurs de passeports diplomatiques et de passeports spéciaux (remis entre autres aux anciens ministres). Il y a un mois, l'ancienne ministre libérale Hélène Scherrer a d'ailleurs été refoulée à l'aéroport de Mexico.

Selon le ministre de l'Immigration, Jason Kenney, c'est l'augmentation importante du nombre de demandes d'asile présenté par des Mexicains qui a forcé Ottawa à agir. Entre 2005 et 2008, ces demandes ont triplées pour atteindre 9400.

M. Kenney a déposé ce printemps un projet de réforme du système d'accueil des réfugiés, qui prévoit un traitement accéléré des demandes. Si ces modifications entrent en vigueur, elles pourraient permettre de «reconsidérer» la situation avec le Mexique et la République tchèque, déclarait M. Kenney le 7 avril.