Les nouvelles mesures de lutte contre les changements climatiques annoncées par le ministre de l'Environnement à la veille des sommets du G8 et du G20 ont reçu un accueil mitigé de la part des environnementalistes et de l'opposition.

En conférence de presse, mercredi, le ministre Jim Prentice a annoncé que le Canada aidera les pays en développement à s'adapter aux changements climatiques et à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.

Ottawa investira 400 millions de dollars durant l'année financière en cours, soit 4% de l'effort international, évalué à 30 milliards en trois ans. Bien que le ministre Prentice ait promis qu'il s'agirait d'argent frais, le fait que la provenance du financement reste floue fait craindre le pire aux critiques.

«Le budget est déficitaire, les ministères se font couper les vivres, je ne vois vraiment pas comment ça pourrait être de l'argent frais», a déploré la chef du Parti vert, Elizabeth May.

Même son de cloche du côté des environnementalistes. «L'aide financière, dans le cadre de la lutte aux changements climatiques, doit être additionnelle à l'aide au développement général, et non pas s'y substituer. Sinon, cela forcerait les pays en développement à choisir entre des projets d'éducation, de santé publique ou de lutte aux changements climatiques», a souligné Steven Guilbeault, d'Équiterre, par voie de communiqué.

Le ministre de l'Environnement a aussi annoncé son intention de réglementer la production d'électricité par des centrales au charbon, très polluantes. Mais la nouvelle norme n'entrera en vigueur que cinq ans après son annonce, qui se fera l'année prochaine.

«Encore une fois, le gouvernement privilégie la stratégie des petits pas», a estimé le député du Bloc québécois Bernard Bigras, qui juge que l'annonce est marginale par rapport à l'ensemble de la production d'électricité au Canada.

«C'est de la poudre aux yeux, a lancé pour sa part John Bennett, directeur du Sierra Club. Ça ne touchera pas les centrales au charbon existantes, mais seulement les nouvelles constructions, alors ça ne fera aucune différence. C'est même en dessous des engagements pris par les conservateurs en 2006.»