Les inspections de la Régie du bâtiment ont diminué de 44% entre 2004 et 2009, selon le syndicat de la fonction publique du Québec (SFPQ), qui s'inquiète aussi de l'absence, parmi le personnel de la Régie, d'inspecteurs spécialistes des ascenseurs et des installations au gaz.

D'après le SFPQ, le nombre d'inspections est passé de 55 300 en 2003 à 13 500 en 2008. Ce n'est pas la première fois que le SFPQ tire la sonnette d'alarme sur ce dossier. L'an dernier, l'effondrement de deux bâtiments et la chute d'une dalle de béton avaient poussé le syndicat à recommander que l'on fasse davantage d'inspections.

La dénonciation avait porté ses fruits puisque la Régie a embauché 21 inspecteurs supplémentaires l'automne dernier. Les inspections ont depuis augmenté de 30%, selon la Régie. Toutefois, quatre nouveaux inspecteurs ont déjà quitté leurs fonctions et n'ont toujours pas été remplacés, regrette la présidente du SFPQ.

«La mission même de la Régie, c'est la sécurité du public. Jamais la Régie ne va remettre la sécurité en cause par ses actions», répond Sylvain Lamothe, porte-parole de la Régie du bâtiment. Selon lui, 19 inspecteurs sont spécialisés en ascenseurs et en installations au gaz.

Le SFPQ s'interroge toutefois sur la fin des inspections automatiques, à la fin des années 90. «La mission de la Régie est-elle remplie? demande Lucie Martineau, présidente du syndicat. On a beau avoir de belles normes et de belles lois au Québec, si on n'a pas de mécanisme pour s'assurer qu'on va les appliquer, est-ce qu'on met en danger la sécurité des citoyens?»

«On demande à la Régie de ne plus se limiter aux inspections sur plainte et d'embaucher le nombre d'inspecteurs nécessaires dans les catégories d'emploi nécessaires pour s'assurer que les bâtiments publics soient sûrs pour la population», dit Mme Martineau.

Du côté de la Régie, on estime que la nouvelle approche «globale» mise en oeuvre dans la dernière décennie répond aux besoins. «Notre façon de faire a évolué, mais a gardé le même objectif», assure Sylvain Lamothe. La Régie travaille à l'ajout d'un chapitre sur l'entretien des bâtiments dans le Code de sécurité.