Si les socialistes français délogent Nicolas Sarkozy et la droite du pouvoir en 2012, la France reviendra à la politique de «non-ingérence, non-indifférence» à l'endroit du Québec.

Réuni en convention nationale, le PS a officiellement inscrit cet engagement dans son programme en fin de semaine à Paris.

Cet engagement tient en quelques mots: les socialistes y promettent de «rétablir la position historique de la France par rapport au Québec».

Dans sa version originale, proposée par la Fédération socialiste de Paris et le député Patrick Bloche, l'amendement rappelait que cette relation avait été «mise à mal par Nicolas Sarkozy depuis 2007».

L'allusion à la décision du président de rompre avec la politique du «ni-ni» au nom de l'amitié avec le Canada était limpide.

La députée péquiste Louise Beaudoin, qui a pris la parole samedi à cette convention socialiste, s'est réjouie de voir la question québécoise «à nouveau inscrite dans la politique étrangère du PS. C'est une grande victoire. On tenait beaucoup à ce que ça soit de nouveau dans les préoccupations politiques françaises et que ça soit écrit noir sur blanc. Ca rééquilibre les choses», a dit la porte-parole de l'Opposition en matière de Relations internationales.

En 1981, François Mitterrand, avant de devenir président, avait lui-aussi mentionné le Québec dans ses «110 propositions pour la France».

La dernière d'entre elles prévoyait, sans en dire plus, l'«établissement de relations étroites avec le Québec» et la «création d'une académie francophone».

La déclaration de principe adoptée par le PS ce week-end vient consacrer les retrouvailles entre péquistes et socialistes français, entre qui les relations s'étaient un «peu étiolées» ces dernières années, de l'aveu même de Mme Beaudoin.

Les déclarations du président Sarkozy contre la souveraineté, synonyme selon lui de «détestation, de division et d'enfermement sur soi-même», avait marqué le début du rapprochement.

En avril 2009, le Secrétaire national du PS à l'Europe et aux relations internationales, Jean-Christophe Cambadélis, avait regretté le «faible intérêt» du chef de l'État français pour le Québec et avait réaffirmé l'«attachement» de son parti à la «politique traditionnelle de la France».

En fin de semaine, le député parisien est allé plus loin, réitérant «l'appui du Parti socialiste au combat du Parti Québécois tel que défini par Louise Beaudoin», indique un communiqué du PQ.

Ce week-end, pour sa visite aux socialistes, Louise Beaudoin était accompagnée de son collègue Alexandre Cloutier.

Dans un communiqué, le député de Lac-Saint-Jean a estimé que la mention du Québec dans le programme du PS était «une autre expression de la volonté manifeste du Parti Québécois de remettre à l'avant-plan la question de la souveraineté».

En septembre, dernier, à la faveur d'une visite privée à Paris, la chef du PQ, Pauline Marois, avait rencontré la première secrétaire générale du PS, Martine Aubry (en plus de s'entretenir avec un des ténors de la «Sarkozie», Jean-François Copé).