Réduire la taille des classes a un effet particulièrement positif en milieu défavorisé et immigrant. «Toutes les études internationales sont d'accord là-dessus», dit Claire Lapointe, professeure à l'Université Laval, qui vient de finir une recension des écrits portant sur la réduction des effectifs pour le ministère de l'Éducation.

«Parce qu'elle coûte très cher, ce n'est pas une mesure qui est appliquée partout, indique-t-elle. On cible les milieux urbains centraux, défavorisés, où il y a une immigration récente ou une population fragilisée. Les recherches disent aussi que c'est dans les toutes premières années de scolarité que cela a le plus d'effets.»Limiter le nombre d'élèves «favorise l'intégration à l'école», corrobore Anne Lessard, professeure à l'Université de Sherbrooke. La qualité de la relation entre l'élève et l'enseignant est meilleure dans les petits groupes, le soutien individuel aussi. C'est primordial au début de la scolarité, parce qu'il y a un lien entre le décrochage et le fait de ne pas savoir lire en fin de deuxième année du primaire. «Maternelle, première et deuxième années, c'est une période critique», souligne Mme Lessard.

Idéalement, il faudrait aussi peu que 15 élèves par classe. «Dès qu'on en a plus de 20, les effets positifs ne sont plus notés», indique Mme Lapointe, qui est aussi directrice du Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES).

Le contexte peut faire varier ce «chiffre magique», selon elle. Au Japon, il y a de 30 à 40 enfants par classe au primaire sans que cela ne pose problème, ces derniers étant plutôt obéissants. «J'ai 52 ans et quand j'étais petite, il y avait des classes de 35 ou 37 élèves, se rappelle-t-elle. La discipline était stricte. Ça dépend toujours de l'attitude qui existe chez les jeunes, dans leur culture et leur société.»