Fini les classes surpeuplées: il y aura 10% d'élèves en moins par groupe, dès septembre prochain, si le gouvernement libéral est réélu. «On a l'intention d'aller plus loin dans la baisse des ratios élèves-professeur, a annoncé hier à La Presse la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. Le premier pas que nous allons accomplir, c'est une baisse de 10%. Pas uniquement dans les milieux défavorisés, mais dans toutes les classes de la troisième année du primaire jusqu'au secondaire 5.»

Cette réduction de la taille des classes coûtera 134 millions par an, qui serviront à embaucher 2400 enseignants de plus, a précisé Mme Courchesne, qui réagissait au dossier sur les classes surpeuplées publié hier dans La Presse. La mesure sera en place «le plus tôt possible», selon elle. «Si on peut le faire pour septembre 2009, on va le faire pour septembre 2009, a-t-elle indiqué. On va aller selon le rythme des commissions scolaires, mais je pense que ça va être possible, dans une grande proportion, dès la prochaine année.»

Au lieu d'avoir un maximum de 32 élèves, les classes du secondaire en compteront 29. Au primaire, il y aura 24 élèves en troisième année (contre 27 actuellement) et 26 dans les niveaux suivants (plutôt que 29). Déjà, les classes de maternelle à troisième année du primaire sont réduites, particulièrement en milieu défavorisé.

«On est convaincus que si les groupes sont plus petits, les professeurs vont être moins au bout de leur corde et ils vont pouvoir porter plus attention à chacun des élèves, a expliqué la ministre libérale. C'est une façon d'augmenter la persévérance scolaire, particulièrement au secondaire.»

Rien n'est prévu pour obliger les écoles privées - qui ont souvent de gros groupes - à emboîter le pas. «Ma priorité, c'est véritablement de revaloriser le réseau public d'éducation et de redonner confiance aux parents, particulièrement au niveau secondaire», a dit Mme Courchesne.

Accès plus facile au brevet d'enseignement

Mais comment trouver 2400 enseignants supplémentaires, alors que la pénurie de candidats qualifiés a forcé les écoles à embaucher 2345 profs sans permis l'an dernier?

La ministre va faciliter l'accès à la profession en permettant à tous les détenteurs d'un baccalauréat dans une matière enseignée de devenir profs, à la condition qu'ils fassent en parallèle la nouvelle maîtrise en enseignement.

À l'heure actuelle, seuls les diplômés en français et en maths y sont admis. Les autres sont forcés de refaire un bac en enseignement de quatre ans, ce qui en décourage plusieurs. «Je crois qu'on se prive d'enseignants compétents», a reconnu Mme Courchesne.

«Il faut revaloriser le métier d'enseignant et il faut aussi qu'on puisse attirer davantage d'hommes», a-t-elle souhaité. Il y avait 13 000 hommes - une baisse de 2000 en quatre ans - parmi les profs permanents des écoles primaires et secondaires publiques en 2005-2006. Quant aux femmes, elles étaient 40 000, formant 76% des effectifs.

Le Parti libéral fera d'autres promesses électorales liées à l'éducation «au cours des prochains jours», selon la ministre.

Promesses libérales

Le nombre maximal d'élèves par classe en septembre dans les écoles publiques québécoises, tel que promis par la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne:

Primaire

3e année: 24 élèves (22 en milieu défavorisé)

4e à 6e année: 26 élèves (23 en milieu défavorisé)

Secondaire

1re à 5e secondaire: 29 élèves (26 en milieu défavorisé en 1re secondaire)