La promesse de la ministre sortante de l'Éducation, Michelle Courchesne, d'embaucher 2400 enseignants pour réduire la taille des classes a été bien accueillie, mercredi. «C'est un bel effort, on souhaite que ce soit mis en place rapidement», a indiqué Rychard Gagnon, porte-parole de la Fédération des comités de parents. Seul problème: où trouver tous ces profs supplémentaires?

Tel que révélé mercredi par La Presse, le gouvernement libéral compte réduire de 10% la taille des classes, de la troisième année du primaire jusqu'à la fin du secondaire, en engageant 2400 professeurs. Coût prévu: 134 millions. À cela s'ajoute une baisse de 20% dans les classes défavorisées (de la troisième année du primaire à la première année du secondaire), annoncée en juin dernier. Environ 1000 profs de plus - et 56 millions - avaient alors été promis. Au total, les deux mesures nécessitent l'embauche de 3400 enseignants, pour une facture de 190 millions.

«C'est intéressant, tant que le gouvernement assume ses responsabilités et finance cette nouvelle, a dit André Caron, président de la Fédération des commissions scolaires. Mais mon inquiétude, c'est de savoir où trouver le personnel. C'est du monde, ça! Sans compter qu'on a des enseignants qui partent à la retraite. Y aura-t-il des mesures incitatives pour qu'ils restent en poste?»

Chantal Longpré, présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement, craint que les banques de remplaçants ne se vident. «Ça va créer un trou», a-t-elle prévu. Mme Longpré aurait préféré que les écoles puissent décider elles-mêmes des mesures à prendre pour s'améliorer. «Il faut renverser la pyramide et partir des besoins de l'élève», a-t-elle indiqué.

Où trouver l'espace nécessaire?

Il faudra aussi trouver de la place pour de nouvelles classes. «Avec la baisse de clientèle, certains milieux ont de l'espace, a assuré M. Caron. Ça ne me paraît pas inquiétant pour demain matin.»

Plusieurs écoles déjà pleines seront pourtant obligées de construire ou de louer des classes portatives, selon Pierre C. Tremblay, ex-directeur d'école à la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île. «J'ai déjà travaillé dans des écoles avec unités mobiles, a-t-il témoigné. En plus d'être moins confortables et d'être un risque pour la santé (champignons dus à l'humidité), elles ne sont pas gratuites.»

Quant aux profs membres de la Fédération des syndicats de l'enseignement, ils se sont réjouis de la mesure, réclamée depuis longtemps.