La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, veut baliser l'expansion des universités qui multiplient les campus secondaires, a appris La Presse. La ministre veut «qu'on s'assure d'une cohérence dans le développement des services universitaires dans les régions et les milieux urbains», a confirmé Jean Pascal Bernier, son attaché de presse.

Elle a confié à la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ) le mandat «de se pencher sur la question du développement hors campus des universités», a indiqué M. Bernier. « C'est un sujet chaud à la CREPUQ », a dit Bruno-Marie Béchard, recteur de l'Université de Sherbrooke.

Déjà, les recteurs ont proposé de déposer tous leurs nouveaux projets à la CRÉPUQ, afin que les autres universités puissent en prendre connaissance. Cela permettra de « favoriser des échanges, des partenariats et de s'assurer qu'il y ait des compléments entre les différents projets », a expliqué Daniel Zizian, directeur général de la CRÉPUQ.

Des «principes devant guider le développement de l'offre de formation dans de nouveaux sites » ont aussi été identifiés par les recteurs. Ils consistent à s'assurer que la délocalisation améliore le taux de diplomation, qu'elle réponde aux besoins des milieux, que la formation soit complémentaire à ce qui existe déjà et de même qualité que dans les campus principaux.

Drummondville, Granby et Sainte-Thérèse courtisent les universités

«La ministre nous a fait savoir à l'automne qu'elle recevait positivement ce qu'on avait soumis, mais qu'elle souhaitait poursuivre les travaux, a dit M. Zizian. On s'attend prochainement à avoir des nouvelles. »

Le temps presse, car les universités sont très sollicitées. Au cours des dernières années, l'Université de Sherbrooke a été « interpellée officiellement» par Laval, Lévis, Drummondville, Granby et Sainte-Thérèse pour qu'elle y implante une antenne, a indiqué son recteur.

«C'est le lot pratiquement annuel de toutes les universités au Québec, a-t-il dit. Elles se font interpeller parce que les communautés réalisent à quel point c'est important d'avoir des services universitaires sur place.»

Report de l'ouverture du campus de l'UdeM à Laval

L'Université de Montréal a, paradoxalement, annoncé hier la fermeture de son campus de Québec d'ici juin 2010. Mais c'est pour «se recentrer sur des trucs en essor comme Laval et Lanaudière», a expliqué Sophie Langlois, porte-parole de l'Université de Montréal.

Un campus de 20 000 pieds carrés relié au métro Montmorency, nommé Cité du savoir, devait accueillir plus de 1000 étudiants de l'Université de Montréal à Laval dès l'automne prochain. «Mais le chantier n'est pas commencé», a indiqué Mme Langlois. Déjà repoussée à janvier 2010, son ouverture sera encore plus lointaine. «La construction doit durer à peu près 18 mois, a-t-elle précisé. C'est toujours un beau projet sur lequel on travaille. Il reste à finaliser les ententes financières.»

L'Université de Montréal sera locataire. C'est le promoteur Pomerleau qui doit «assurer la conception, la construction, le financement et l'exploitation du projet sur une période de 30 ans», indique-t-on sur le site internet de l'entreprise.

Exemples d'universités qui ont des campus secondaires

> l'Université de Montréal a des campus régionaux à Terrebonne, Laval, Longueuil et Québec (ce dernier va fermer) ;

> l'UQAM a quatre centres à L'Assomption, Laval, Saint-Lambert et Kirkland;

> l'Université de Sherbrooke construit un campus à Longueuil ;

> l'Université du Québec en Outaouais construit un campus à Saint-Jérôme ;

> l'Université du Québec à Rimouski a un campus à Lévis ;

> l'Université du Québec à Trois-Rivières a un centre à Québec.