Pour mieux lutter contre le privé qui lui prend ses meilleurs élèves, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) veut ouvrir de nouvelles écoles internationales. Une étude de faisabilité est en cours en vue d'implanter une annexe de l'École secondaire internationale de Montréal - première au palmarès des écoles - à l'école Jeanne-Mance, dans le Plateau, dès septembre 2010. La transformation d'un immeuble du nord-ouest de la ville en école secondaire internationale est aussi envisagée, a appris La Presse. Une école primaire internationale pourrait enfin voir le jour dans Hochelaga-Maisonneuve.

«Depuis plusieurs années, l'École internationale de Montréal est incapable de répondre aux nombreuses demandes d'admission», rappelle le Plan triennal de répartition et de destination des immeubles scolaires 2009-2012, adopté au dernier conseil des commissaires de la CSDM. À la demande des parents, un «comité ad hoc» a été mis sur pied pour étudier la faisabilité d'un agrandissement, tant au primaire qu'au secondaire. Parallèlement, trois projets de nouvelles écoles internationales ont surgi.

Le conseil a considéré «le statut particulier des écoles secondaires publiques de Montréal, en compétition intense avec un réseau d'établissements privés qui sélectionnent leurs élèves exclusivement parmi les enfants les plus performants académiquement».

À Jeanne-Mance, l'école internationale cohabiterait avec la clientèle régulière, qui est actuellement de 680 élèves. Les démarches sont moins avancées dans le Nord-Ouest, où un comité a été constitué «pour voir à la pertinence et à la possibilité d'une reprise éventuelle d'un édifice» afin d'offrir de l'éducation internationale.

La CSDM est ouverte à d'autres suggestions. «Nous allons nous pencher sur les demandes des parents en matière d'éducation internationale partout sur le territoire», a assuré hier Diane De Courcy, présidente de la CSDM.

Trop d'élèves dans l'Ouest, pas assez dans l'Est

Dans Notre-Dame-de-Grâce, l'école Saint-Luc accueille au moins une centaine d'élèves de plus que sa capacité fixée à 1600 élèves. «La surpopulation de l'école étant un irritant majeur au niveau de la sécurité des élèves», il a été résolu de reprendre l'école primaire St. Ignatius of Loyola, fermée en 2005. Dès septembre prochain, elle recevra les élèves des classes d'accueil pour immigrants, après des travaux d'aménagement de 1,2 million de dollars.

Dans Hochelaga-Maisonneuve, les Faubourgs et la Petite-Patrie, c'est la diminution du nombre d'enfants qui suscite l'inquiétude, même si aucune fermeture d'école n'est annoncée.

Complexe pour handicapés de 20 millions

Un campus pour les élèves gravement handicapés, jeunes et adultes, est prévu aux abords de l'autoroute Métropolitaine, où se trouvent déjà les écoles Victor-Doré (surpeuplée), Joseph-Charbonneau et Henri-Julien. «Il va y avoir des agrandissements et une nouvelle construction, a expliqué hier Alain Perron, porte-parole de la CSDM. Ce sont des écoles-hôpitaux, à vocation régionale. On va concentrer tout ça dans un complexe où leurs besoins seront mieux comblés et où il y aura des échanges de services.» Une subvention de 20 millions a été demandée à Québec pour ce complexe.

Compte tenu de la hausse de la clientèle immigrante en francisation, le conseil a résolu de chercher deux nouveaux lieux d'enseignement du français langue seconde. L'un dans Bordeaux-Cartierville pour septembre prochain, l'autre au centre-ville pour la rentrée 2010.

SURPLUS BUDGÉTAIRE À LA CSDM

Les états financiers de la CSDM montrent un surplus de 28,4 millions de dollars au 30 juin 2008. «Le véritable surplus est de 6 millions, sur un budget de 800 millions «, a nuancé Diane De Courcy, présidente de la CSDM. Le reste vient du règlement d'un vieux conflit à propos d'une caisse de retraite (15 millions, une somme qui ne reviendra pas) ou était déjà engagé dans des écoles, a-t-elle fait valoir.