L'éducation n'est pas la priorité en 2009-2010, avec une hausse de 490 millions ou 3,5% du budget du gouvernement. C'est nettement inférieur à l'augmentation totale de 4,5% des dépenses. Alors qu'il franchit pour la première fois le cap des 14 milliards, le budget de l'éducation reste néanmoins la deuxième plus grosse dépense du gouvernement, loin derrière la Santé qui coûte deux fois plus cher.

Très peu de nouveau est annoncé. Essentiellement, l'argent alloué à l'éducation permet « d'assurer le maintien de la qualité des services éducatifs « et « de poursuivre les actions entreprises au cours des dernières années «, indique le Plan budgétaire.

 

Grande promesse électorale, la réduction de la taille des classes est... réduite. En septembre prochain, seul le nombre d'élèves des classes de 3e année du primaire sera diminué de 10%. La réduction annoncée de 10% de tous les groupes de la 3e année du primaire à la fin du secondaire devra attendre. En milieux défavorisés, la réduction de 20% des classes de 3e et de 4e années promise il y a un an se concrétise.

Monique Jérôme-Forget, la ministre des Finances, a fait valoir qu'elle ne sabrait pas les budgets de la santé et de l'éducation, contrairement à ce qu'a fait auparavant le Parti québécois « devant la première difficulté «.

La lutte contre le décrochage scolaire n'obtient aucun nouveau financement. Michelle Courchesne, ministre de l'Éducation, « proposera prochainement une nouvelle approche adaptée à chaque région du Québec afin de mobiliser le milieu scolaire et la communauté pour encourager nos jeunes à demeurer à l'école «, a précisé Mme Jérôme-Forget dans son discours.

Tarifs indexés

C'est l'éducation préscolaire, primaire et secondaire qui rafle la plus grosse part du budget, avec 8,3 milliards, une hausse de 2,7% par rapport à l'an dernier. Les mesures déjà connues - aide aux élèves en difficulté, plan d'amélioration du français, plan contre la violence à l'école - sont financées. L'enseignement supérieur suit avec 4,7 milliards, une augmentation de 4,7%. Cela permet de « maintenir les réinvestissements « des dernières années. Le budget de l'aide financière aux études fait un bond de 8,6%, en raison de la hausse des droits de scolarité et de l'indexation des paramètres de subsistance. Le loisir et le sport ont droit à une maigre augmentation de 1,8 million (ou 2,8%) pour atteindre un budget de 65,3 millions.

D'ici un an, les services tarifés offerts par les commissions scolaires, les cégeps et les universités (frais d'admission, cafétérias, résidences, etc.) devront s'autofinancer. Ces tarifs seront indexés annuellement à partir de 2011. Les revenus provenant de la tarification représentaient l'an dernier 7,4% du financement du primaire et du secondaire, 10,6% de celui du collégial et 24,6% de celui des universités.

Soulagement et déception

« La principale priorité du gouvernement aurait dû être l'éducation «, a dénoncé François Legault, critique péquiste en matière de finances. « On est déçus, a corroboré David Paradis, président de la Fédération étudiante universitaire (FEUQ). Ça manque de vision. «

Gaëtan Boucher, président de la Fédération des cégeps, était soulagé. « On a préservé l'essentiel, alors que la conjoncture économique est difficile «, a-t-il souligné. Réjean Parent, président de la Centrale des syndicats du Québec, partageait cet avis. « Il n'y a pas de catastrophe, même s'il n'y a rien pour la persévérance scolaire «, a-t-il dit.