Le gouvernement du Québec ne va pas jusqu'à envisager des mesures de discrimination positive, mais il souhaite faire en sorte que plus de jeunes hommes se tournent vers la profession d'enseignant.

Environ 550 enseignants masculins ont quitté les écoles du Québec au cours des deux dernières années, ce qui fait que le corps professoral en 2008-2009 n'est composé que de 22,5 pour cent d'hommes, contre 77,5 pour cent de femmes.

Questionnée à ce sujet mardi, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a admis la problématique tout en manifestant son intention de corriger cette tendance.

«Il faut se pencher, avec les facultés de science de l'éducation, pour voir comment on peut améliorer le recrutement. Ca passe aussi par la valorisation du rôle de l'enseignant et par la valorisation de l'école publique», a-t-elle commenté, en marge d'une conférence portant sur un autre sujet, à Québec.

Selon elle, on assiste présentement à une prise de conscience à cet égard.

Mais, le constat étant fait, elle estime qu'il faut maintenant encourager plus d'hommes à devenir professeur.

«Comme ce métier-là est majoritairement féminin, est-ce que ça fait que, quand on est un jeune homme, on ne pense pas qu'il peut y avoir là une vocation très intéressante? Je ne le sais pas», a-t-elle ajouté.

La ministre a suggéré que des études soient menées pour chercher des moyens de renverser la vapeur, mais a écarté des mesures de discrimination positive lors de l'embauche des enseignants.

«On n'est pas rendus là», a-t-elle laissé tomber.

Selon des données du ministère de l'Éducation publiées mardi par le Journal de Montréal, il y avait 15 301 enseignants masculins dans les écoles en septembre 2006 et il n'en reste que 14 752 deux ans plus tard.

Selon des experts consultés par le quotidien, la faible représentation masculine chez les professeurs représente un problème, surtout pour les garçons qui sont peu motivés à l'école.

Cette situation s'observe alors que le Québec tente de lutter contre le décrochage scolaire.

Par ailleurs, malgré le départ de nombreux professeurs masculins depuis deux ans, 552 nouvelles enseignantes ont fait leur entrée dans les écoles de la province, stabilisant ainsi le nombre total de professeurs.