Tout est en place pour que la grève se prolonge d'une semaine à l'UQAM. L'appel de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, pour une résolution rapide du conflit n'a pas donné les résultats escomptés. Le syndicat des 980 professeurs demandera ce matin à ses membres de poursuivre la grève jusqu'au 24 avril, a appris La Presse.

La dernière ronde de négociations qui a eu lieu tout le week-end s'est soldée par un échec, hier soir. Le syndicat et la partie patronale ne sont pas parvenus à s'entendre sur l'un des principaux enjeux du litige: le nombre de professeurs. Le syndicat exige la création de 300 postes d'ici trois ans afin de réduire le ratio étudiants-maîtres de l'UQAM. Dans sa dernière proposition de règlement temporaire, l'UQAM avait plutôt évoqué l'embauche de 25 professeurs dès cette année. Les positions des parties se seraient rapprochées, mais pas réconciliées.

Dans ces conditions, les professeurs de l'UQAM ne pourront pas se prononcer sur de nouvelles offres de convention collective ce matin. En assemblée générale, ils seront plutôt appelés à voter une résolution en faveur de l'ajout de 10 jours de grève, du 15 au 24 avril, aux 25 autres qu'ils ont déjà effectués, «si aucun règlement ou avancée significative ne survient dans le cadre de la négociation des conventions collectives». Les mandats de grève des trois dernières semaines ont tous été appuyés par des majorités de plus de 80%.

Cette sixième semaine de grève ne sera pas sans effet pour les étudiants, a prévenu hier le porte-parole de l'UQAM, Daniel Hébert. «La commission des études se réunira d'urgence à la fin du conflit pour déterminer les modalités de récupération des cours manqués.» L'administration de l'UQAM a déjà annoncé la semaine dernière que le semestre d'hiver sera exceptionnellement prolongé.

Sans évoquer clairement le recours à la loi spéciale, Michelle Courchesne avait pourtant pressé les deux parties de s'entendre rapidement, avant le retour de l'Assemblée nationale prévu le 21 avril. «Le gouvernement a la responsabilité de faire en sorte que les étudiants terminent leur session, de plus en plus menacée à chaque jour qui passe», a-t-elle déclaré jeudi dernier.