Environ 1000 professeurs en grève de l'UQAM et étudiants venus les soutenir ont pris d'assaut le centre-ville de Montréal, hier matin.

La bouche couverte d'un bandeau blanc, professeurs et étudiants grévistes se sont avancés silencieusement devant le clocher de l'UQAM. «Après avoir été bâillonnés par les institutions pendant des semaines, nous souhaitons nous faire entendre», a expliqué Alain Paiement, enseignant de l'École des arts visuels et médiatiques de l'Université. Le mutisme des participants a en effet été de courte durée. Sifflets et cornes ont marqué le début de la marche dans la ville, qui s'est terminée devant le siège social de Loto-Québec.Les grévistes voulaient ainsi dénoncer la politique du gouvernement du Québec, qui a annoncé un investissement de plus de 305 millions de dollars sur quatre ans pour moderniser le Casino de l'île Notre-Dame.

«Par notre action, nous souhaitons dire au pouvoir en place que l'éducation n'est pas moins importante que le jeu. Ce sont nos futurs diplômés qui nous permettront à long terme de sortir de la crise, pas le jeu», a déclaré le vice-président du Syndicat des professeurs de l'UQAM, Michel Laporte.

Dans un cortège où tous ont arboré fièrement l'écharpe de l'institution, les étudiants ont soutenu la démarche du corps enseignant. «Nous avons les mêmes préoccupations qu'eux: avoir une formation de qualité et protéger l'UQAM, une université populaire donnant une chance à des jeunes sans fortune d'accéder aux études supérieures», a expliqué un étudiant, Vincent Pascal.

Depuis plus de cinq semaines, les professeurs de l'UQAM réclament un réinvestissement massif dans le système universitaire et l'embauche de 300 professeurs. À la dernière assemblée générale, la grève a été reconduite jusqu'au 24 avril, par 90% de votes favorables.

Les universitaires iront à Québec manifester devant l'Assemblée nationale le 21 avril.