Les nouveaux examens du ministère de l'Éducation en français de 2e secondaire et en science et technologie de 4e secondaire pourraient... ne pas compter dans la note finale des élèves. Chaque école décidera de la valeur à leur accorder dans le bulletin. Si bien qu'il sera tentant de la réduire à 10%, 5%, voire 0% si les résultats sont désastreux, dénonce l'Alliance des professeurs de Montréal.

«Les profs se sont fait dire: si ça ne va pas, n'utilisez pas les résultats, ou prenez-les en compte pour 5% ou 10% de la note, a indiqué hier Nathalie Morel, présidente de l'Alliance. À quoi ça sert de les évaluer? On veut faire réussir les élèves ou le système?»

 

Le contenu des épreuves pose aussi problème. Ce n'est qu'en avril que les enseignants de français de 2e secondaire ont appris que leurs élèves devraient écrire un texte à la fois informatif et argumentatif. «Nous avions surtout travaillé le texte descriptif, alors on a dû se virer de bord», a témoigné Nathalie Tremblay, au nom des enseignants de français de l'école Joseph-François-Perreault. Il s'agit d'un examen costaud, pour lequel le Ministère demande plus de trois heures de préparation en classe et trois heures d'écriture prévues le 2 juin, de 9h à 12h, partout au Québec.

En science et technologie de 4e secondaire - un nouveau cours obligatoire pour l'obtention du diplôme -, 40% des épreuves porte sur l'évaluation systématique de connaissances, selon l'Alliance. «C'est bien, mais on parachute ça alors que le programme, qui n'a pas été révisé, porte toujours sur les compétences, a fait valoir Mme Morel. C'est incohérent.»

La valeur des examens est fixée par les écoles, confirme le MELS

Le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) précise que les examens de science et technologie (quatre heures d'épreuves pratiques et trois heures d'épreuves écrites) sont des «épreuves d'appoint». «L'utilisation de ces épreuves n'est pas obligatoire, mais le Ministère encourage fortement les écoles à les administrer», lit-on dans le document d'information du MELS. La correction sera faite par les écoles, qui choisiront «la manière de considérer ces résultats», confirme le Ministère.

Le nouvel examen de français, créé dans le cadre du Plan d'action pour l'amélioration du français, est quant à lui obligatoire. Dans le but «d'accroître le suivi des élèves en français écrit», un échantillon de textes d'élèves sera corrigé au Ministère. Le reste de la correction sera faite par les écoles, qui «utiliseront les résultats obtenus à cette épreuve en fonction de règles établies localement», lit-on dans le document d'information du MELS. Dès l'an prochain, l'épreuve comptera toutefois pour 15% à 30% de la note finale, annonce le Ministère.

Pour cette année, l'Alliance demande de surseoir à la passation des épreuves. «Arrêtons tout ça et corrigeons les choses», a souhaité Mme Morel.

«Il n'y a pas matière à surseoir», a répondu Jean-Pascal Bernier, attaché de presse de la ministre de l'Éducation, faisant valoir que les examens ont été validés par des équipes d'enseignants.