Un expert dit avoir la solution pour prévenir la tricherie dans les classes. Il suffit de mettre plus d'accent sur les notions à apprendre, et moins sur l'évaluation de l'élève.

Le professeur de psychologie éducationnelle à l'université de l'Ohio, Eric Anderman, a fait part de ses découvertes, samedi, lors d'une réunion de spécialistes à Toronto. Selon lui, l'étendue de la tricherie s'explique en grande partie par l'emphase mis sur l'évaluation des élèves, ce qui cause à ceux-ci beaucoup d'anxiété et de stress.

L'ancien professeur de niveau primaire a fait valoir que des recherches qu'il a menées et que certains de ses collègues ont réalisées montrent que si les professeurs mettent l'accent sur «l'apprentissage pour l'apprentissage» et impliquent les enfants dans des projets de longue haleine, ceux-ci vont beaucoup mieux assimiler les connaissances.

M. Anderman a soutenu qu'il était clair que des étudiants ayant l'impression que l'objectif du professeur est véritablement de leur apprendre des notions seront beaucoup moins tentés de tricher.

«Ils vont garder l'intérêt et la motivation pour l'apprentissage des notions, et réussiront tout de même bien l'évaluation, mais ils seront beaucoup moins stressés», a-t-il assuré.

Un porte-parole de la fédération des enseignants de la Saskatchewan a affirmé que les commentaires de M. Anderman rejoignaient les préoccupations des enseignants de la province, plusieurs d'entre eux estimant aussi qu'un système trop axé sur l'évaluation encourageait l'élève à utiliser des tactiques dont il n'aurait pas fait usage autrement.

Jonathan Teghtmeyer, de l'association des enseignants de l'Alberta, s'est aussi dit d'accord avec les conclusions de M. Anderman.

Plus tôt cette année, le gouvernement albertain a adopté une motion visant à revoir les examens uniformisés pour les élèves de troisième secondaire. La motion appelle à l'abandon de ces tests, pour les remplacer par des moyens d'évaluation moins formels.

Le président de la fédération des enseignants de niveau secondaire de l'Ontario, Ken Coran, a dit croire en l'idée d'éduquer des individus plutôt que de miser sur des examens uniformisés.

M. Coran a toutefois fait valoir la nécessité de préparer les jeunes à la réalité d'un monde axé sur la concurrence, que ce soit pour être admis dans certains programmes universitaires ou pour se tailler une place sur le marché du travail.