Toutes les commissions scolaires de la province doivent ordonner le retrait préventif de leurs employées enceintes pour éviter qu'elles contractent la grippe À (H1N1), estime le président de la CSQ, Réjean Parent. Il souhaite que d'autres emboîtent le pas aux deux commissions scolaires de Québec qui ont annoncé cette mesure draconienne hier pour faire face à la pandémie.

«On n'a pas à mettre en péril la vie des employés en milieu scolaire», a déclaré M. Parent, hier, peu après le décès de Fatiha Idrissi Kaitouni à l'hôpital Sacré-Coeur de Montréal (voir texte ci-contre).

Les commissions scolaires de La Capitale et des Premières-Seigneuries, à Québec, ont fait savoir hier que toutes leurs employées enceintes seraient mises en congé, cet automne. Elles souhaitent ainsi les empêcher de contracter le virus, qui a sévi dans de nombreuses écoles le printemps dernier.

«Je pense que l'ensemble des commissions scolaires de la province devrait poser le même geste», estime Réjean Parent.

Contrairement à la grippe dite «saisonnière», la grippe À (H1N1) entraîne plus de complications chez les jeunes et chez les femmes enceintes. Fin juillet, une étude parue dans le journal The Lancet révélait que les futures mères sont quatre fois plus à risque de souffrir de complications que le reste de la population. La recherche faisait aussi état de taux de mortalité plus élevés que la moyenne.

Pour l'heure, un comité provincial recommande que toute travailleuse enceinte oeuvrant en milieu scolaire soit mise en congé si deux cas confirmés ou suspectés de grippe À (HINI) se déclarent dans son établissement. Cette norme, qui touche autant le personnel enseignant qu'administratif, pourrait toutefois changer d'ici quelques semaines.

«Cette recommandation est actuellement sous révision, explique le porte-parole de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Alain Perron. Une nouvelle recommandation provinciale devrait être émise d'ici la rentrée.»

M. Perron indique que la CSDM étudie différents scénarios pour faire face à une éventuelle éclosion du virus dans les écoles montréalaises.

L'imposition du retrait obligatoire des futures mères des salles de classe pourrait imposer un lourd défi aux commissions scolaires, qui pourraient être forcées de recruter en masse pour remplacer les travailleuses mises en congé. Mais cette possibilité n'effraie pas la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard.

«Je ne peux pas dire que mon inquiétude soit à un haut niveau, a-t-elle indiqué. Les commissions scolaires devraient être capables de faire face à cela.»

Le porte-parole du ministère de l'Éducation, responsable d'éventuelles nouvelles mesures pour faire face à la grippe, a refusé de commenter la décision des deux commissions scolaires de Québec. Son ministère présentera différentes mesures pour faire face à la grippe le 24 août.