L'aide financière aux études - mieux connue sous le nom de prêts et bourses - n'est indexée que de 0,4% cette année. Cela risque d'être insuffisant, estime le Comité consultatif sur l'accessibilité financière aux études dans un avis rendu public hier. La preuve: l'an dernier, l'aide financière n'a été indexée que de 1,4% (selon l'Indice des prix à la consommation prévisionnel), moins que l'inflation réelle de 2%.

«Le recours à un taux prévisionnel ne permet pas de garantir le plein maintien du niveau de vie», a souligné le Comité. Il s'est dit inquiet «des effets à long terme» que cela peut avoir chez les bénéficiaires des prêts et bourses. Pour les protéger, le Comité recommande à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, d'ajuster annuellement le taux à la réalité observée pour l'année de référence.Il y a pire pour les portefeuilles étudiants: l'aide financière n'a pas été indexée à 12 reprises depuis 1995-1996. Le manque à gagner découlant de ces années de non-indexation est estimé à plus de 60 millions par le Comité, qui réclame une indexation annuelle automatique.

Que prévoient les prêts et bourses? Qu'un étudiant à temps plein ne résidant pas chez ses parents dépense 743$ par mois en frais de subsistance cette année, contre 740$ l'an dernier. S'il a un enfant, il dépense 228$ par mois additionnels pour sa subsistance, soit 3$ de plus qu'en 2008-2009.

Pas de réponse de Courchesne

Très occupé par le plan de lutte contre le décrochage qui sera dévoilé ce matin, le cabinet de Mme Courchesne n'a pu faire part de sa réaction hier.

«Nous sommes satisfaits des recommandations dans l'ensemble, a commenté Jean Grégoire, président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ). Pour préserver le pouvoir d'achat des étudiants, ce serait notamment une excellente chose de prévoir un ajustement en fin d'année.»

Dans un second avis, le Comité demande à Mme Courchesne de surseoir à l'augmentation des droits de scolarité facturés aux étudiants étrangers dans les cégeps, qui entre en vigueur cette année. Il est prévu que ces droits bondiront de 6,56% par an de 2009-2010 à 2011-2012.

Le Comité recommande «à partir de maintenant d'annoncer un an à l'avance les hausses qui s'appliqueront pour une période de trois ans». Les droits supplémentaires exigés des étrangers inscrits à temps plein dans les cégeps ont totalisé 4,9 millions en 2006-2007.