Juste avant la rentrée, Maxime Duranleau, 25 ans, a appris qu'il était suspendu du baccalauréat en adaptation scolaire commencé en 2007 à l'Université de Sherbrooke. Il a échoué au nouveau Test de certification en français écrit pour l'enseignement (TECFEE), obtenant 60% lors de sa première tentative le 4 mai, puis 65% le 8 août. Le hic, c'est que la note de passage exigée est de... 70%. Un total de 14 étudiants de Sherbrooke ont été suspendus pour un an.

Ce test n'entre officiellement en vigueur que cet automne au Québec, mais l'Université de Sherbrooke a participé à sa validation dès l'an dernier. Maxime estime que cela lui a causé préjudice.

 

«L'Université ne nous a pas fourni de guide ou d'outils avant l'examen, a-t-il indiqué. J'ai suivi des cours privés, mais les professeurs ne savaient pas ce qui serait testé.» Ailleurs - à l'UQAM, à l'Université du Québec à Trois-Rivières et à l'Université Laval - les cohortes de 2007 n'ont pas à réussir le TECFEE.

«Peut-être n'y avait-il pas d'information sur le TECFEE, mais ça reste toujours des tests de français», a fait valoir Julie Desjardins, vice-doyenne à la formation à la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke. Les étudiants suspendus ont eu plusieurs occasions de se reprendre, a-t-elle ajouté.

En effet, Maxime a échoué deux fois à l'ancien test CEFRANC avant de se frotter au TECFEE. Quant au total de 14 expulsions, «c'est comparable à avant», a souligné Mme Desjardins.

Situation extrêmement dramatique

En faveur de l'examen national de français, l'Association générale des étudiants de la Faculté d'éducation de l'Université de Sherbrooke demande néanmoins «de nouvelles mesures» pour aider les futurs profs à mieux maîtriser la langue.

Les étudiants suspendus devraient aussi pouvoir suivre certains cours, «à titre d'étudiants libres par exemple», a dit Soraya-Kim Rancourt, vice-présidente aux affaires académiques de l'Association.

«C'est sûr que c'est une situation extrêmement dramatique pour les étudiants, a reconnu Mme Desjardins. On est en train de mettre sur pied une liste de ressources, pour ceux qui n'ont pas prévu de plan B. Pour qu'ils sachent ce qu'ils peuvent faire.»

Maxime a une dernière chance de réussir le TECFÉE, le 4 mai 2010. D'ici là, il travaillera à temps plein dans une quincaillerie pour rembourser ses dettes d'études, qui s'élèvent à 25 000$. «Je pense qu'en restant aux études, avec les nombreux travaux à faire, ça aurait été plus propice au perfectionnement de mon français», a-t-il souligné.