Les cours de francisation pour immigrants connaissent une popularité grandissante, a appris La Presse. «Il y a une telle augmentation des inscriptions en francisation cette année - et c'est une tendance depuis les deux dernières années - qu'on est à pleine capacité», a dit Claude Fradette, porte-parole du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC).

Alors que 213 classes de francisation à temps complet ont été ouvertes en 2007 par le MICC, leur nombre a grimpé à 231 en 2008 et à 250 cette année. À cela s'ajoutent 200 classes à temps partiel.

Et, nouveauté en 2009:28 classes de français écrit à temps complet ont été créées, afin de répondre aux besoins de professionnels. Cela «fait suite à un engagement de la ministre Yolande James», a précisé M. Fradette.

La hausse de l'immigration au Québec alimente évidemment la demande. «On sait aussi que les inscriptions à la formation des adultes vont souvent à l'inverse des cycles économiques, a souligné le porte-parole. Quand l'emploi est moins bon, les gens vont faire de la formation.»

Allocation de 115 $ par semaine

Résultat? «Nous sommes au maximum», a-t-il dit. Pour éviter que les immigrants désireux d'apprendre le français ne patientent trop longtemps sur la liste d'attente, le MICC a conclu une entente avec la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Le Ministère y enverra, pour la première fois, 440 allophones y suivre leur formation.

Grand avantage pour ces immigrants : ils auront droit à une allocation de subsistance du MICC (115 $ par semaine), ce qui n'est normalement pas le cas des élèves de la commission scolaire. Seuls les immigrants d'affaires ou parrainés ne toucheront que 30 $ par semaine, pour couvrir leurs frais de déplacement.

Entente «historique»

L'entente a été qualifiée «d'historique» par la CSDM, qui déplore la perte régulière d'élèves quand ils obtiennent une place dans les cours du MICC. «En tant qu'immigrant, bien sûr, quand on reçoit une lettre du ministère de l'Immigration, on y porte attention», a convenu Alain Perron, porte-parole de la CSDM. Surtout quand il y a une allocation à la clé... Au total, près de 5300 allophones apprennent le français à la CSDM cette rentrée, en hausse de 13% par rapport à l'an dernier.

En comparaison, plus de 20 000 immigrants «sont passés par les services de francisation en classe régulière du MICC» en 2008-2009, selon M. Fradette.