«Ils ont trouvé du pot sur moi, pas en quantité suffisante pour en vendre, mais ils me suspectaient de le faire», raconte Louis (prénom fictif), jeune homme châtain de 18 ans, renvoyé de Brébeuf alors qu'il était en troisième secondaire.

C'était juste avant Noël, si bien que le collège lui a permis de faire ses examens de mi-année. «J'étais escorté jusqu'à un local spécial pour les faire», se souvient-il. Brébeuf avait une intervenante en toxicomanie, mais jamais il ne l'a rencontrée, affirme-t-il.Le collège aurait-il dû l'aider au lieu de l'expulser ? «À l'époque, j'aurais répondu oui, indique le jeune homme. Mais c'est plus simple et ça coûte moins cher de mettre les élèves dehors. Ce n'est pas politiquement correct, mais c'est normal : ils veulent garder leur réputation.»

Brébeuf dit, au contraire, faire preuve de clémence. «Lorsqu'un élève est pris en possession de drogue, bien que notre règlement stipule clairement que ce simple constat peut être un motif de renvoi, dans les faits, si l'élève n'a pas déjà à son actif un lourd dossier disciplinaire, nous aborderons le cas avec une approche d'aide, de soutien et d'encadrement», assure Russell Flanagan, directeur des communications du collège Brébeuf. Mais si le jeune trafique, «il s'agit d'un cas de renvoi automatique par l'application de la tolérance zéro», a-t-il ajouté.

Louis a fini son secondaire dans une école publique de la CSDM, « une bonne école », selon lui. «J'ai vu plus de drogue au privé qu'au public, précise-t-il. Les gens ont de l'argent, au privé.»

Aujourd'hui étudiant en sciences de la santé au cégep Maisonneuve, le jeune homme est visiblement gêné de reparler de son écart de conduite. «J'étais plus jeune, dit-il. Je ne prendrais pas les mêmes décisions maintenant.»