Si le gouvernement du Québec ajoutait des professionnels de l'éducation dans les écoles, comme des psychologues et des orthophonistes, on aurait plus de chance de mettre un terme au décrochage scolaire, estime la Centrale des syndicats du Québec (CSQ).

Alors que la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a récemment dévoilé son plan pour faciliter la persévérance et la réussite scolaire, le président de la CSQ, Réjean Parent, déplore que le rapport ne souffle mot sur les professionnels de l'éducation, des acteurs pourtant essentiels pour lutter contre le décrochage.

Non seulement les professionnels n'ont pas été consultés pour l'élaboration du plan, mais ils ne sont même pas mentionnés comme des acteurs qui peuvent aider à prévenir le décrochage chez les jeunes, remarque M. Parent, qui rapporte que ces professionnels se sont sentis méprisés.

Pourtant, leur apport est inestimable, souligne le président du CSQ, qui explique qu'ils aident quotidiennement les élèves handicapés ou vivant des difficultés personnelles ou d'apprentissage.

Il trouve inacceptable que des jeunes atteignent l'école secondaire avec des problèmes de dysphasie ou de dyslexie non diagnostiqués. Des conditions qui interfèrent avec l'apprentissage et qui sont source de découragement chez les jeunes, souvent même d'abandon scolaire.

Il manquerait d'ailleurs de nombreux professionnels dans les écoles pour aider les élèves. M. Parent avance un chiffre conservateur de 1300.

Selon lui, l'une des clés de la réussite scolaire est la maîtrise de la langue et le goût de la lecture. Il fait valoir que ces objectifs sont mal servis par la présence d'un demi-bibliothécaire par commission scolaire au Québec. Un frein notamment au développement de stratégies visant à développer l'intérêt pour la lecture.

Réjean Parent est d'avis que la ministre Courchesne fait des économies de bout de chandelle en n'engageant pas plus de ces professionnels. Il déplore qu'elle préfère miser dans son plan sur le réseau des Carrefours jeunesse-emploi pour accompagner les jeunes des niveaux secondaire 4 et 5 plutôt que sur l'embauche de conseillers en orientation au sein même des écoles.