Le financement de trois écoles juives orthodoxes par un collège public de Montréal, le cégep Marie-Victorin, est devenu inacceptable aux yeux du gouvernement du Québec, a rapporté Radio-Canada, vendredi.

Le ministère de l'Education acceptait pourtant cette situation depuis plus de 20 ans, et renouvelait l'entente année après année.

La ministre Michèle Courchesne a soutenu à Radio-Canada ne pas pouvoir accepter qu'un cégep soutenu avec des fonds publics «aille aussi loin dans l'acceptation de contraintes liées aux religions».

L'Institut pour la Torah de Montréal, le TAV, est l'une des trois écoles où plus de 800 élèves juifs orthodoxes suivent des cours de niveau collégial. Leurs professeurs, majoritairement de la communauté juive, sont embauchés et payés par le Cégep Marie-Victorin.

La ministre a déploré qu'il y ait dans le curriculum «des éléments à caractère religieux».

Le ministère avait accepté d'adapter le calendrier scolaire en fonction des fêtes juives et que les classes ne soient pas mixtes. Ainsi, les professeurs masculins enseignent aux jeunes garçons et les professeurs féminins, aux filles.

L'institut TAV s'est dit très étonné du volte-face du gouvernement. Son directeur académique, Eli Meroz, a fait valoir que les cours offerts, comme la bureautique ou l'éducation spécialisée, respectent les normes de l'enseignement collégial public.

En tout, Québec a investi 2,5 millions $ dans cette école qui ne détient pas de permis et qui est réservée exclusivement aux étudiants juifs orthodoxes.

L'expert en questions juives à l'Université d'Ottawa, Pierre Anctil, a dit à Radio-Canada mal comprendre qu'on ait pu contourner les règlements aussi longtemps.

Québec a mis fin à l'entente, mais un plan de transition sera mis en place pour permettre aux jeunes de terminer leur cours. Le gouvernement entreprendra des discussions pour régulariser la situation de l'Institut TAV.