À la recherche de revenus pour renflouer ses coffres, le gouvernement Charest envisage une hausse des droits de scolarité plus élevée que celle qu'il avait prévue.

Lors d'un entretien avec La Presse, hier, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a confirmé que ce scénario est sérieusement à l'étude. «Il y a des réflexions qui se font par rapport à ce sujet-là. C'est très évident», a-t-elle affirmé.

Son collègue des Finances, Raymond Bachand, lui a fait savoir que plusieurs groupes ont réclamé une révision à la hausse des droits de scolarité lors de ses consultations prébudgétaires. «Il y a eu des points de vue qui ont été exprimés à cette occasion. Il y a des points de vue qui s'expriment quotidiennement dans les journaux. Alors c'est évident qu'il y a des réflexions qui se poursuivent au gouvernement face à cet enjeu-là», a dit la ministre.

«Je pense qu'il y a un consensus qui est en train de se mettre en place au Québec, a-t-elle ajouté. Quand je parle de consensus, j'exclus les étudiants. Mais on voit que, de plus en plus, l'importance d'augmenter les droits de scolarité se fait sentir.»

La ministre s'est refermée comme une huître lorsque La Presse lui a demandé de donner une idée de la facture qui serait refilée aux étudiants des universités. «Le gouvernement réfléchit. On verra ce que M. Bachand annoncera dans son budget» attendu en mars, a-t-elle dit.

En février 2007, le gouvernement Charest s'est attaqué à la vache sacrée du gel des droits de scolarité qui était en vigueur depuis 1994. Il a annoncé une hausse de ces droits de 100$ par année - 50$ par semestre - pendant cinq ans. Selon ce plan, la facture des étudiants doit passer de 1668$ à 2168$ par année en 2011-2012. La moyenne canadienne se situe autour de 5000$. L'État engrangerait ainsi 95 millions de plus à terme.

Mais comme les finances publiques ont depuis viré au rouge, ce plan est remis en question. Les augmentations de 100$ par an pourraient être revues à la hausse ou se poursuivre au-delà de 2011-2012.

Comme l'a souligné Mme Courchesne, cette réflexion s'inscrit «dans un contexte où les finances publiques sont ce qu'elles sont». C'est-à-dire dans le rouge. Québec enregistrera un déficit de 4,5 milliards de dollars cette année selon ses prévisions.