Les congés de Pâques, de Noël et de l'Action de grâce ne disparaîtront pas du calendrier scolaire, a assuré, mercredi, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne.

La ministre a dû donner cette assurance lorsque l'opposition péquiste a dénoncé l'omission, dans le projet de règlement pédagogique, des jours fériés et des congés soulignant les grandes fêtes chrétiennes.

«Pour accommoder sept écoles confessionnelles (juives orthodoxes), les congés de Noël, de Pâques, de l'Action de grâce, de la fête nationale, quatre autres jours fériés vont disparaître du calendrier scolaire. C'est donc dire que les enfants pourraient devoir aller à l'école alors que les parents sont en congé. Au diable la famille!», a lancé la chef du Parti québécois, Pauline Marois, au cours d'un débat animé à l'Assemblée nationale.

«Pendant que la ministre de l'Immigration (Yolande James) nous accuse de vouloir enlever les crucifix des centres d'hébergement, la ministre de l'Éducation, elle, veut abolir les congés de Pâques et de Noël», a ajouté Mme Marois sur le ton de l'outrage.

Aux yeux de la leader souverainiste, la ministre de l'Éducation s'est engagée sur un terrain où même les plus zélés des tenants de la laïcité n'ont jamais osé mettre les pieds.

«Même les plus grands convaincus de la laïcité n'ont jamais pensé abolir le congé de Noël, c'est-à-dire à quel point la ministre va loin, trop loin pour accommoder les écoles confessionnelles», a dit la chef péquiste.

Selon elle, il est plus que temps que le premier ministre Jean Charest intervienne pour «mettre fin à cette dérive accommodante».

Mme Courchesne a cependant rétorqué que les jours fériés et les congés n'ont pas à être énumérés dans le projet de règlement puisqu'ils sont déjà inscrits dans la loi des normes du travail et prévus dans les conventions collectives.

Par conséquent, il n'est pas question d'envoyer les enfants à l'école à Pâques, à Noël ou à la fête du Travail, a martelé la ministre.

«Je veux rassurer la population, les familles et les enseignants: aucun congé ne sera changé. Les jours fériés, c'est la loi qui l'établit. Les congés (sont prévus) en vertu des conventions collectives: nous n'avons aucunement l'intention de modifier les conventions collectives sur les congés. C'est très clair», a-t-elle dit.

Pour la ministre Courchesne, l'opposition se livre à des interprétations «complètement farfelues et ridicules».

Quant à lui, le premier ministre Charest n'a pas voulu prêter trop d'importance à la sortie du PQ.

«À la chef de l'opposition officielle, j'aimerais lui confirmer en primeur que Pâques aura lieu cette année, le dimanche 4 avril, et que Noël aura également lieu cette année», a-t-il ironisé.