Une cinquantaine d'étudiants de l'Université de Montréal manifestent actuellement devant les bureaux du ministère du Travail à Montréal. Les étudiants demandent à la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, d'intervenir afin de mettre fin au conflit opposant les chargés de cours à l'université.

Plusieurs scandent des slogans comme «Courchesne, prends les rennes!» et arborent des pancartes mentionnant «Non à l'annulation de la session!».

La grève des chargés de cours dure depuis maintenant sept semaines. La direction de l'université s'était donnée jusqu'à aujourd'hui pour en arriver à une entente. Sinon, elle menaçait d'annuler la session des 26 000 étudiants touchés par la grève. Les deux parties n'ont pas convenu d'une entente durant la fin de semaine et rencontrent actuellement un conciliateur.

L'Université de Montréal «répond ainsi à l'invitation de la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Mme Michelle Courchesne, de reprendre les discussions, écrit l'université dans un communiqué diffusé à 14h. Afin de donner toutes les chances à la conciliation, l'UdeM ne fera pas d'autres commentaires pour l'instant, ni sur les négociations ni sur le statut des cours donnés par les chargés de cours.»

Un peu plus tôt aujourd'hui, la ministre Courchesne avait émis un communiqué dans lequel elle disait avoir discuté hier soir avec la présidente de la CSN et le recteur de l'université «pour leur faire part de leur obligation de trouver une solution qui mettra fin à ce conflit sans compromettre la session des étudiants». «Le gouvernement continuera de suivre la situation de près au cours des prochaines heures», a fait savoir la ministre Courchesne.

«Nous, on attend, a indiqué le secrétaire général de la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM), Nicolas Descroix. On demande à la ministre Courchesne d'intervenir personnellement pour que ça se règle.»

Négos difficiles

Lundi soir, le syndicat qui représente les 2400 chargés de cours a rejeté à 64% une proposition de dernière minute de l'université et a voté pour la poursuite de la grève.

Les chargés de cours réclament des hausses salariales de 7,7% alors que la direction leur proposait 6,5% Les deux parties ne s'entendent également pas sur la taille des groupes-cours.

Au cours des derniers jours, la direction de l'université a maintes fois répété que des cours devront être annulés si aucune entente ne survenait avant aujourd'hui.

Plusieurs étudiants craignent l'annulation de leur session. Justine Lambert, une étudiante de dernière année en droit, explique que pour plusieurs de ses collègues, une annulation serait catastrophique. «Si notre session n'est pas terminée, on ne peut pas entrer au Barreau en mai comme prévu. Plusieurs étudiants ont des stages dans des grands bureaux de prévus... L'impact financier pour eux est énorme», dit-elle.

Le porte-parole de la FAÉCUM, Alexandre Ducharme, ajoute que les étudiants ayant obtenu des bourses pour poursuivre des études de maîtrise seraient gravement pénalisés si la session était annulée.

«Ils perdraient carrément leur bourse», dit-il.

Nicolas Descroix affirme toutefois que la dernière grève à l'Université du Québec à Montréal avait duré neuf semaines. «Nous, ça ne fait que sept semaines, dit-il. On se demande pourquoi la direction a menacé si tôt de mettre fin à la session...»