Le mini baby-boom qui a gagné le Québec depuis 2006 commence à faire sentir ses effets dans les écoles de Montréal. Alors que la période d'inscriptions est terminée dans tous les secteurs de la métropole, des parents ont eu de la difficulté à trouver une place pour leurs bambins, car les classes de prématernelle débordent.

Martin et Kalina, deux résidants de Montréal, ont senti les retombées du baby-boom au mois de janvier. Quand ils ont voulu inscrire leur petite Mia dans différentes écoles du Plateau-Mont-Royal, ils ont essuyé trois refus. «Les écoles Arc-en-Ciel, Paul-Bruchési et Louis-Hippolyte-Lafontaine étaient pleines. Nous n'étions même pas sur les listes d'attente ! raconte Kalina. Je pensais que nos demandes étaient refusées parce que nous faisions des demandes hors territoire. Mais non : les écoles étaient pleines.»

Devant la très forte demande, l'école Paul-Bruchési a finalement ouvert quelques places supplémentaires et Mia a été acceptée, au grand soulagement de ses parents.

Cette année, 8655 enfants fréquentent les classes de préscolaire de 4 et 5 ans de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), soit 5 % de plus qu'en 2008-2009. Et selon les prévisions de la CSDM, 8891 enfants fréquenteront ces classes l'an prochain, et 10 453 l'année suivante, soit des hausses respectives de 2,7 % et de 17,6 %. «Nous notons effectivement une hausse du nombre d'élèves du préscolaire depuis 2009», affirme le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

À la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, l'augmentation du nombre d'inscriptions au préscolaire s'est fait sentir cette année. Alors qu'il y avait 3511 élèves inscrits en 2008-2009, 3636 jeunes sont scolarisés en prématernelle 5 ans cette année.

Un baby-boom, vraiment ?

Hésitant à parler de «baby-boom», la démographe Chantal Girard de l'Institut de la statistique du Québec explique que, depuis 2006, le taux de fécondité des femmes a augmenté au Québec. «Alors que la fécondité a été plutôt faible de 2000 à 2004 avec un nombre moyen de 1,45 bébé par femme, ce nombre est monté à 1,7 depuis 2006. Il s'est assurément passé quelque chose. Mais peut-on réellement parler de baby-boom ? À la fin de la Seconde Guerre mondiale, le nombre moyen de bébés par femme était de quatre», compare Mme Girard.

Lors du baby-boom du siècle dernier, 145 000 naissances par année était enregistrées. L'an passé, 89 000 bébés ont vu le jour. «Mais en 2000, il n'y avait que 72 000 naissances annuelles. Il y a donc une augmentation. Et effectivement, ces bébés entreront bientôt à l'école. Donc le milieu scolaire doit sentir les effets», note Mme Girard.

Tous les secteurs de la CSDM ne sont pas touchés également par les hausses prévues de clientèle. Alors que des quartiers comme Ahuntsic, Rosemont, Villeray, Côte-des-Neiges et Parc-Extension anticipent de fortes hausses d'inscriptions au préscolaire, d'autres quartiers comme Saint-Henri, le Mile End et Hochelaga Maisonneuve prévoient plutôt des baisses.

«Puisque, à très court terme, on voit que le nombre d'élèves augmentera à plusieurs endroits, on entame une évaluation des besoins qui pourrait se traduire par des changements», affirme M. Perron.