Les enseignants de la grande région de Montréal et de l'Outaouais affiliés à la Fédération autonome de l'enseignement tiendront une journée de grève mardi prochain, le 8 juin, afin de protester contre «l'immobilisme» qui sévit selon eux aux tables de négociations avec le gouvernement.

«Devant l'immobilisme de l'équipe de négociation patronale, nous n'avons d'autre choix que d'exercer ce moyen de pression. Si le gouvernement ne souhaite pas vivre un automne chaud et une rentrée scolaire perturbée, il doit prendre très au sérieux les messages que nous lui adressons déjà depuis longtemps. Les enseignants crient leur détresse et personne ne semble les écouter. Le 8 juin, ils ont bien l'intention de se faire entendre», a déclaré, par voie de communiqué, le président de la FAE, Pierre Saint-Germain.

La FAE tiendra demain une rencontre de presse pour expliquer sa vision des choses.

La FAE regroupe 32 000 enseignants répartis dans neuf syndicats : l'Alliance des professeurs de Montréal, ainsi que les syndicats de l'enseignement de la Haute-Yamaska, de l'Ouest de Montréal, de l'Outaouais, de la Pointe-de-l'Île, de Laval, des Seigneuries, des Milles-Îles et des Basses-Laurentides.

Une entente de principe a pourtant été conclue pas plus tard que la semaine dernière avec l'autre centrale syndicale, la Fédération des syndicats de l'enseignement. Mais les enseignants membres de la FAE ont voté, en 2006, pour se désaffilier de la FSE et forment maintenant une fédération à part.

En vertu de l'entente de principe conclue entre la FSE et le gouvernement, le nombre d'élèves par classe diminuera dans toutes les classes du primaire et du premier cycle du secondaire. De plus, le gouvernement a alloué une enveloppe de 20 millions pour le soutien aux élèves qui présentent des troubles du comportement.

A la Fédération des comités de parents, on est surpris de la décision de la FAE. «On trouve ça dommage. Avant d'en arriver à un moyen de pression comme ça, il faut discuter. On peut dire qu'il y a de l'immobilisme, mais de l'autre côté, avec l'autre fédération, il y a eu un règlement: 70% des profs ont trouvé le moyen de s'entendre avec Québec!», déplore François Paquette, président de la FCPQ.

Dans la plupart des écoles secondaires, des sessions intensives de révision sont en cours et à certains endroits, des examens de fin d'année sont même prévus ce jour-là, souligne M. Paquette. «Déplacer des examens, c'est pas évident.»