Vélo, volley, hockey, gymnastique, plongeon ou conditionnement physique: rares sont les activités sportives auxquelles Olivier et Florence Dallaire-Turmel n'ont pas touché. Pour leur cégep, toutefois, cet entraînement ne suffit pas à réussir un cours d'éducation physique, indispensable à l'obtention du DEC.

Comme son frère, Florence Dallaire-Turmel a échoué au test PAM, qui mesure l'endurance cardiovasculaire, imposé par le cégep de Lévis-Lauzon. Et comme son frère, elle demande l'annulation de cet examen, l'obtention de son DEC ainsi que 25 000$ en dommages-intérêts.

Selon la requête déposée à la Cour supérieure de Québec, le test de puissance aérobie maximale (PAM) compte pour la moitié du cours d'éducation physique et indique si les élèves ont amélioré leur santé physique au cours de l'année. Sans lui, impossible de réussir le cours et, donc, de décrocher un DEC.

«Florence a tout fait, mais, comme elle n'a pas amélioré sa santé, le cégep lui a donné zéro, donc elle n'a pas réussi son cours, donc elle n'a pas son DEC», déplore son père, Simon Turmel, qui a formulé la requête à la Cour supérieure de Québec.

Florence doit entamer l'automne prochain son premier trimestre à la faculté de droit de l'Université Laval et a eu jusqu'ici un parcours sans embûche. «Ils ont toujours eu des activités sportives dans leur vie, ils ont fait leurs études sans problème. C'est vraiment ce test-là qui pose problème», croit le père de Florence et Olivier.

D'après M. Turmel, ce test, qui va bien au-delà des critères fixés par le ministère de l'Éducation, est illégal, abusif, arbitraire et déraisonnable. Le test du cégep Lévis-Lauzon avait déjà fait l'objet de plusieurs plaintes au ministère de l'Éducation, qui a lui aussi exprimé sa préoccupation, selon M. Turmel.

«Est-ce que cela appartient à un cégep d'évaluer votre santé?» demande M. Turmel.

Hier, le ministère de l'Éducation n'a pas souhaité commenter l'affaire en raison de la poursuite en cours. Le cégep de Lévis-Lauzon n'a quant à lui pas donné suite à notre appel.

Simon Turmel, qui est aussi directeur de cabinet de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, ne s'inquiète pas pour la suite. «J'ai l'impression que c'est une bonne cause. J'ai déjà fait d'autres poursuites et c'est une gestion de stress que je suis capable d'assumer.»