Pour faire face à la hausse de la clientèle scolaire et à la baisse du nombre d'élèves par classe annoncées pour l'an prochain, les commissions scolaires de la région métropolitaine ont dans leurs cartons des dizaines de projets de construction cette année.

Différents chantiers sont d'ailleurs déjà entamés. Mais la possible grève dans l'industrie de la construction, lundi, fait déjà craindre les retards.

Depuis le mois de juin, les écoles Jean-Grou et Édouard-Laurin, dans l'arrondissement de Saint-Laurent, font l'objet d'importants travaux de rénovation. Vingt-six classes et un gymnase y seront ajoutés. La rentrée a lieu lundi, mais les travaux ne seront pas terminés. «Les salles de classe sont prêtes, mais pas le gymnase. On a aussi un problème de bassin de rétention à l'école Jean-Grou et on a dû condamner la cour d'école. Pour les récréations, on a libéré le stationnement des employés et les terrains», explique la directrice des communications de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB), Brigitte Gauvreau.

Alors que les ouvriers de la construction menacent de faire la grève dès lundi, la CSMB est inquiète. «On croise les doigts pour que nos projets ne soient pas retardés», affirme Mme Gauvreau.

Les travaux d'agrandissement des écoles Jean-Grou et Édouard-Laurin doivent être terminés rapidement en raison du boom démographique qu'on observe dans le quartier. À cela s'ajoute le fait que, dès l'an prochain, le ministère de l'Éducation diminuera fortement le rapport enseignants-élèves dans les classes, ce qui nécessitera des salles supplémentaires.

Cette année, la réduction du ratio ne touche que les classes de troisième et de quatrième année situées en milieu défavorisé. Le nombre maximal d'élèves passe de 24 à 20.

L'an prochain, les classes de quatrième année de toutes les écoles du Québec verront leur ratio maximal passer de 29 élèves à 26. Les classes de cinquième et de sixième situées en milieu défavorisé verront en même temps leur rapport maximal passer de 29 à 24. Au secondaire, les rapports passeront de 32 à 31 en première et en deuxième année.

Cette situation cause un branle-bas de combat dans les écoles. Certaines commissions scolaires doivent construire de nouveaux pavillons. C'est le cas de la CSMB, où pas moins de huit projets d'agrandissement ou de construction sont prévus. «Plusieurs sont déjà entamés. On peut dire que c'est une année sous le signe de la construction!» note Mme Gauvreau.

Des commissions scolaires des banlieues nord et sud de Montréal planifient elles aussi des travaux cette année.

À la commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), quatre projets attendent toujours l'aval du ministère de l'Éducation. Dominic Robert, directeur du service de l'organisation scolaire, a bien hâte de recevoir une réponse, car le temps presse: «Notre clientèle augmente sans cesse. Et avec les baisses de ratio de l'an prochain, les besoins sont criants au primaire.»

À Montréal, la CSDM envisage aussi de faire des travaux. «Nous n'avons pas fermé d'école depuis des années. On a donc pu absorber les baisses de ratio de cette année, mais l'an prochain ce sera différent. On doit rencontrer sous peu le ministère de l'Éducation pour faire nos prévisions», explique le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.