La proposition du groupe de Lucien Bouchard

Augmenter les droits de scolarité d'au moins 2200$ par année pour 85% des étudiants, et de 3000$ à 10 000$ par année pour ceux qui auront un gros salaire plus tard (les médecins, par exemple). Chaque université devrait consacrer 30% de ces revenus supplémentaires à un programme de bourses. En parallèle est proposé un système de remboursement des prêts étudiants qui serait proportionnel aux revenus des diplômés.

Michel Seymour, professeur de philosophie à l'Université de Montréal

Avant d'envisager de hausser les droits de scolarité, commencer par soigner le «syndrome de la pépine»: cesser de donner toujours davantage dans la dérive immobilière (voir dans quel bourbier cela a plongé l'UQAM) et ne pas aller de l'avant, par exemple, avec ce projet de second campus de l'Université de Montréal dans la gare de triage d'Outremont, qui, avant même la première pelletée de terre, coûtera 120 millions en décontamination. Exiger du gouvernement fédéral qu'il recommence à financer les universités comme il le faisait avant 1994 et que ses investissements se fassent dans le savoir plutôt que dans le béton comme c'est le cas actuellement.

Jean-François Lisée, directeur du Centre d'études et de recherches internationales de l'Université de Montréal

Tous les étudiants qui le désirent, donc non seulement les plus démunis, pourraient rembourser des droits de scolarité majorés (aux deux tiers du coût réel), mais seulement lorsqu'ils auraient des revenus conséquents. Pour obtenir ce droit, ils devraient s'engager à travailler au Québec pendant 12 des 20 premières années de leur activité professionnelle. Cette proposition serait étendue aux étudiants étrangers. Dans ce scénario, l'étudiant a bien une «dette» envers l'État. Les étudiants qui ne souhaitent pas entrer dans cette filière devraient, eux, débourser le coût réel de leur formation. S'ils restent au Québec par la suite, pendant 12 de leurs 20 premières années d'activité professionnelle, c'est l'État qui leur rembourserait graduellement le tiers du coût réel de leurs études.

Germain Belzile, directeur de la recherche à l'Institut économique de Montréal

Laisser aux universités le choix de facturer des droits plus élevés selon les missions qu'elles se fixent. L'Université McGill, par exemple, reçoit beaucoup d'étudiants étrangers, est en concurrence directe avec d'autres institutions partout en Amérique du Nord et n'a pas la même mission que l'Université du Québec à Trois-Rivières. Elle devrait pouvoir adapter ses droits de scolarité à ses besoins financiers et à son environnement concurrentiel.

L'Association des étudiants de l'Université Laval

Que les entreprises versent aux universités 1% de leur masse salariale puisqu'elles sont les premières à bénéficier d'un système d'éducation public et accessible.