Les écoles, les enseignants, les entreprises, la société, mais aussi les parents ont un rôle à jouer afin de favoriser la persévérance scolaire des enfants, a rappelé hier la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, dans le cadre du lancement des Journées de la persévérance scolaire à Montréal.

Actuellement, un peu plus de 66% des élèves de la métropole obtiennent un premier diplôme signifiant avant l'âge de 20 ans. Le gouvernement veut faire passer ce taux à 77% d'ici à 2020. «Le premier ministre Jean Charest l'a rappelé avant Noël. Il faut que, de façon incontournable, le parent démontre de l'intérêt pour la réussite de son enfant», a déclaré la ministre.

Le président de l'organisme Réussite Montréal, Gilles Petitclerc, croit qu'il est possible d'atteindre et même de dépasser cet objectif. M. Petitclerc compte notamment sur le fait que, au cours des trois prochaines années, plus de 14 organismes (dont Réussite Montréal), les commissions scolaires et la Conférence régionale des élus travailleront de concert pour prévenir le décrochage scolaire. Ce partenariat dispose d'un budget de 9,3 millions de dollars, dont 3 millions fournis par Québec.

Taux d'obtention en hausse

La ministre Beauchamp a indiqué que, au Québec, le taux d'obtention de diplôme est déjà passé de 63% à 72% depuis 2003.

«Personne ici n'a de lunettes roses. On sait qu'on doit agir plus et qu'on doit agir mieux. Mais nous sommes sur la bonne voie», a dit la ministre.

Mme Beauchamp a également assuré que des mesures pour mieux encadrer les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage (EHDAA) seront lancées sous peu, ce qui contribuera à la lutte contre le décrochage. «Il faut que ces enfants soient à la bonne place, dans la bonne classe, au bon moment», a-t-elle dit.

Les commissions scolaires sont en train de signer avec le ministère de l'Éducation des conventions dans lesquelles elles fixent des objectifs de réussite mesurables. Chaque école signera à son tour des ententes avec les commissions scolaires au cours des prochains mois.

Questionnée pour savoir si de telles cibles ne risquent pas d'inciter les écoles à accorder de bonnes notes plus facilement pour augmenter leurs taux de réussite, Mme Beauchamp a répliqué: «Les critères de réussite restent, les examens du Ministère aussi. On ne peut pas contourner les règles. Ne pas se fixer d'objectifs de réussite, est-ce une façon de mobiliser les gens? Je ne crois pas», a expliqué la ministre. Toute la société, a-t-elle dit, doit se mobiliser pour encourager la réussite scolaire.

Les Journées de la persévérance scolaire ont été créées en Montérégie en 2005. Depuis, elles ont essaimé dans plusieurs régions. Cette année, 14 régions y participent, dont Montréal pour la première fois.