«Au Canada, sauf exception, on n'est pas assez sévère face à l'intimidation.»

Pour la chercheuse Tracy Vaillancourt, toutes les provinces devraient emboîter le pas à l'Ontario. En 2007, la loi y a été modifiée pour ajouter l'intimidation - physique ou virtuelle - à la liste des comportements qui entraînent la suspension ou l'expulsion d'un élève, que celui-ci ait mal agi à l'école ou ailleurs.

Au Québec, il n'y a pas de loi du genre. En 2008, le ministère de l'Éducation a plutôt lancé un plan d'action (assorti d'un budget de 17,3 millions de dollars en trois ans) pour prévenir et traiter la violence sous toutes ses formes à l'école.

La Commission scolaire de Montréal offre à tout son personnel de la formation et des outils pour prévenir et traiter l'intimidation. C'est toutefois à chaque école de décider des sanctions qu'elle applique. Il est donc impossible de savoir combien d'élèves ont été punis pour s'en être pris à un camarade.

«On préfère adapter notre intervention aux réalités du milieu et aux besoins des élèves», explique Sophie Bourque, conseillère pédagogique et responsable de la prévention de la violence.

Chose certaine, les lois ne règlent pas tout. En Ontario, comme aux États-Unis, des reportages et groupes de pression ont déjà dénoncé le fait qu'elles étaient mal appliquées parce que plusieurs adultes continuent de fermer les yeux.

«Intuitivement, les jeunes se taisent parce qu'ils ont honte, souligne par ailleurs Tracy Vaillancourt. Les enfants craignent que l'intimidation ne s'aggrave s'ils la dénoncent, alors que tout indique qu'elle s'arrête.»