Les parents qui gagnent ensemble entre 30 000$ et 60 000$ par année devraient débourser annuellement 6000$ pour subvenir aux besoins de chacun de leurs enfants, selon le régime de prêts et bourses du gouvernement. Mais dans les faits, les parents ne peuvent supporter une telle dépense et ne paient en moyenne que de 2000$ à 3000$ par enfant, selon les calculs de fédérations d'étudiants et de parents, qui pressent le gouvernement de ne pas hausser les droits de scolarité à l'université.

«On en demande trop aux familles. Tous les parents veulent aider à payer les études de leurs enfants, mais plusieurs ne sont pas en mesure de contribuer suffisamment. Les enfants doivent travailler plus, et ça met en péril leurs études», affirme Lorraine Desjardins, porte-parole de la Fédération des associations de familles monoparentales et recomposées du Québec.

Le gouvernement a déjà annoncé qu'il augmentera les droits de scolarité dès le mois de septembre 2012. La hausse exacte sera annoncée sous peu, selon le cabinet de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

Aux yeux de François Paquet, le président de la Fédération des comités de parents du Québec, aucune hausse n'est acceptable. «La situation est déjà difficile: les parents de la classe moyenne sont pris à la gorge.»

«La seule façon de s'assurer que tous les jeunes de la classe moyenne qui le veulent puissent accéder à l'université est de ne pas hausser les droits de scolarité», renchérit Léo Bureau-Blouin, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec.

Le porte-parole de la ministre Beauchamp, Dave Leclerc, assure que le gouvernement a écouté les différents acteurs du milieu de l'éducation. «Mais tout le monde doit contribuer. Il y aura une hausse des droits. L'aide financière sera ajustée en conséquence.»

Le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Louis-Philippe Savoie, estime que le gouvernement n'a jamais démontré la volonté réelle de hausser l'aide financière aux études.

À la chambre de commerce du Montréal métropolitain, on estime qu'on doit voir les droits de scolarité comme un investissement plutôt qu'une dépense.